Coronavirus : agir pour mieux rebondir

#Quoi de neuf ? Publié le 16 juin 2020 par L'Echo de la Baie

Ce virus a mis quasiment la moitié de l’humanité à genoux avec plus de 3 milliards d’habitants confinés lors du pic de la pandémie, et a contraint l’économie mondiale à fonctionner au ralenti. Pour la France, l’activité semble vouloir enfin repartir depuis la sortie du confinement. Considérée comme essentielle dans notre économie, toute la chaîne de valeur de la construction et de la rénovation des logements est en cours d’adaptation aux nombreuses contraintes générées pour stopper la propagation du virus. Notre secteur s’est mobilisé pour que tous les principaux acteurs (Industriels, fabricants, distributeurs, CMistes, PME du bâtiment…) puissent reprendre une activité la plus compatible possible avec les nouveaux enjeux liés à la protection des personnes.

Entreprises et organisations professionnelles se sont activement mobilisées pour que la reprise soit effective rapidement, survie économique et pérennité des entreprises obligent. Implantation des mesures de sécurité, gestes barrières, distanciation physique, télétravail, de nouvelles façons de travailler se sont imposées dans nos vies professionnelles. La reprise de notre filière s’installe, s’organise et elle doit simultanément s’inscrire dans un plan de relance dans un contexte précaire où ce qui est vrai un jour ne l’est pas forcément le lendemain…

Au-delà de tous les obstacles rencontrés par les entreprises depuis deux mois, nous souhaitions vous proposer dans ce dossier d’actualité, l’interview de quelques acteurs de la profession qui nous ont confié leurs ressentis, leurs actions durant ce confinement, leurs analyses sur les évolutions de nos marchés et les nouvelles perspectives qu’elles offrent. Car maintenant, après ce choc, c’est bien d’un plan de relance dont il s’agit. Faire repartir le commerce est le nouveau challenge.
Une deuxième partie de ce dossier fera le tour de quelques belles initiatives produit mises en place par les acteurs de la filière de la menuiserie, de la protection solaire et de la fermeture. Un regard réellement optimiste, malgré l’adversité, qui permet d’entrevoir la lumière au bout du tunnel et d’envisager l’avenir sous un jour différent. Au cœur des entreprises, il y aura effectivement un avant et un après.

Une reprise engagée

La reprise de notre filière s’est installée. Implantation des mesures de sécurité, gestes barrières, distanciation physique, télétravail, de nouvelles façons de travailler se sont immiscées dans nos vies professionnelles. Elles sont globalement bien perçues par l’ensemble des collaborateurs qui, une fois rassurés sur leurs conditions sanitaires de travail, étaient contents de pouvoir retrouver une activité, reprendre un rythme de travail, leurs permettant ainsi de renouer avec leur vie sociale et professionnelle.

Créer des liens forts grâce à la communication

La distance physique distend aussi le lien social et la communication devient alors fondamentale. Elle a joué un rôle crucial dans la gestion de cette crise. L’ensemble des acteurs de la profession qui ont été interrogés pour la réalisation de ce dossier en attestent et s’accordent à dire que la réceptivité des collaborateurs, des clients et des fournisseurs a été exemplaire pendant cette période de confinement. Le concept de visio-conférence a connu son heure de gloire. Selon une étude du gouvernement, nous étions 8 millions à travailler à distance pour assurer la continuité de nos entreprises. 46% des télétravailleurs vivant en couple avec enfant(s) ont dû exercer leur activité depuis leur résidence principale dont 54% dans une maison et 46% dans un appartement. Nous avons dû réinventer notre rapport au travail. Grâce à une grande écoute et une envie de se raccrocher à des choses tangibles et à des valeurs fortes, la responsabilisation et la solidarité de chacun ont fait leurs preuves.

Penser à long terme malgré tout et montrer à son entourage professionnel qu’à un moment donné il y a de la lumière au bout du tunnel ont fait partie du rôle des dirigeants qui ont su apporter des réponses adaptées à chacun et être encore plus présents pour ceux qui se sont sentis démunis face à cette conjoncture et aux nouveaux modes de travail qu’elle impose. Paradoxalement, les interactions se sont accrues et les liens entre clients et fournisseurs ont été plus forts que jamais. Le phénomène a même soudé de nouveaux liens au sein de la filière, y compris entre concurrents, toujours sur fond de bienveillance. Le recours aux nouvelles technologies pour garder le contact avec l’extérieur a démontré une réelle interactivité pour continuer à travailler efficacement (réunions, formations, etc.). Une piste de réflexion qui mérite d’être explorée davantage pour éviter des déplacements inutiles et gagner le temps précieux qui nous manque sans perdre en efficacité. Ainsi, selon une étude réalisée en mai 2020 par Les Echos, 40 % des actifs souhaiteraient désormais télétravailler.
L’expérience du télétravail durant le confinement a été positivement vécue : 80 % des actifs qui en ont fait l’expérience aimeraient continuer à exercer leur travail à distance, au moins en partie. Des pourcentages élevés qui montrent que la crise a sensiblement renforcé la demande pour travailler depuis chez soi. Finalement, le déblocage a eu lieu chez les salariés mais encore plus chez le management. Celui-ci pouvait être inquiet jusqu’ici, se disant qu’il était préférable d’avoir les équipes sous la main. L’expérience de ce printemps prouve que, dans la plupart des cas, le télétravail, ça marche.

Jouer collectif

Les organisations professionnelles (SNFA, UFME, FFB, OPPBTP …) ont su fédérer remarquablement l’ensemble de la profession en créant un dynamisme collectif pour agir rapidement, ce qui a permis à toute la filière de se préparer dans des temps records au redémarrage d’une activité crescendo des sites de production dès le début du mois d’avril. Cette mobilisation sans précédent a été la clé de cette reprise.

Une reprise disparate

Outre la disparité géographique qui s’explique de fait par l’ampleur de la circulation du virus selon les régions, les marchés évoluent différemment ne rencontrant pas les mêmes difficultés.
L’activité chantier, qui vise les bâtiments collectifs et les logements sociaux, a eu peine à reprendre, surtout en Île de France, tant les conditions sanitaires étaient difficilement applicables et redoutablement coûteuses de surcroît. La prise en charges des surcoûts liés au Covid continue de faire rage tant les enjeux pour les entreprises et promoteurs peuvent être décisifs.
Le marché du neuf en résidentiel a moins souffert et n’a pas subi d’arrêt total de son activité car l’intervention d’un seul corps de métier à la fois est planifiable et donc envisageable.
La reprise du marché de la rénovation sera plus lente et dépendra directement de l’état d’esprit du consommateur. Les premiers retours d’expérience d’intervention chez les particuliers sont très positifs. Les mesures sanitaires, notamment de distanciation entre les occupants des lieux et les artisans ou poseurs, sont actées par un contrat d’engagement qui est rassurant pour les deux parties, respecté et très bien perçu. Ceci lève le doute sur les appréhensions que les particuliers auraient pu avoir à faire réaliser des travaux d’amélioration à leur domicile. Un point très positif donc : l’intervention d’équipe de pose chez le particulier ne semble pas être un frein.

Après la reprise, la relance

A peine passé ce chaos qui a fortement bouleversé et impacté nos marchés, les entreprises doivent immédiatement se remettre en selle et agir pour appréhender la relance du business tout en intégrant les nouvelles donnes et développer des trésors d’ingéniosité pour permettre une reprise de l’activité dans les meilleures conditions possibles. Facile à dire. Cependant, quelques pistes semblent être porteuses d’espoir.

L’étude TBC : 3 scénarios de reprise

Lors de son étude, TBC a identifié trois scénarios de reprise du marché de la construction en 2020 post crise afin d’estimer l’impact de la crise sanitaire sur l’activité du bâtiment. Trois hypothèses de scénarios en fonction du taux d’activité pendant le confinement, du processus de déconfinement ainsi que du rythme de reprise.
Le premier scénario : la relance dynamique, s’appuie sur l’hypothèse suivante. Pendant les huit semaines de confinement, près de 80% des chantiers ont été à l’arrêt. L’activité redémarre rapidement dès le troisième mois grâce à un déconfinement rapide et la disponibilité des équipements de protection pour les salariés. Les entreprises s’organisent pour compenser en partie le retard pris lors du confinement.
Le second scénario, la relance poussive simule la situation suivante. Près de 80% des chantiers ont été à l’arrêt pendant le confinement. L’activité redémarre lentement le troisième mois et ne reviendrait à 100% qu’au quatrième mois. Le manque à gagner accumulé lors du confinement impacte lourdement les entreprises et leur organisation chantier.
Le troisième scénario, l’Inertie au redémarrage s’appuie sur des hypothèses plus pessimistes avec un décrochage marqué de l’activité. Les chantiers sont à l’arrêt pendant le confinement. L’activité redémarre très lentement le troisième et quatrième mois et ne reviendrait à 100% qu’au cinquième mois.

L’habitat, une valeur refuge

Inciter le particulier à améliorer son habitat est la piste qu’il faut privilégier. Les commandes des particuliers reprennent. Elles sont pour le moment le fruit d’une activité commerciale d’avant crise, mais le confinement a suscité l’envie d’équiper, de moderniser et de valoriser sa résidence qu’elle soit principale ou secondaire. Les ventes de pergolas, vérandas et extensions de l’habitat explosent. Se sentir bien chez soi correspond plus que jamais à une réelle aspiration et compte tenu du contexte économique il est préférable, pour ceux qui le peuvent, de privilégier la valorisation de son bien, plutôt que son épargne… Paradoxalement, nous avons appris pendant cette période de confinement que notre logement est devenu notre seul espace de liberté. Aimer son confort devient une source d’inspiration qui demande souvent de repenser son espace, de refaire sa déco. L’habitat devient la valeur sure, le centre de notre bien-être. C’est sans doute sur cette valeur profonde qu’il faudra orienter l’offre produit en l’accompagnant d’une communication ciblée et adaptée.

Un plan de relance basé sur des incitations fiscales

Les organisations professionnelles se sont mobilisées via la FFB pour proposer au gouvernement un plan de relance sur 18 mois, effectif jusqu’à la fin 2021, basé sur le retour des incitations fiscales simples qui ont fait leurs preuves. Ce plan s’appuie sur des mesures connues et maîtrisées comme le crédit d’impôts (ex CITE) qui interviendrait parallèlement à Ma Prim’Rénov, pour les ménages intermédiaires et aisés. La proposition porte sur un crédit d’impôts de 15% plafonné à 200€ par fenêtre, sans conditions de ressources. Pour le marché du neuf, la demande a été faite pour rétablir le dispositif Pinel et le PTZ sur tout le territoire.
Un « Coup de pouce » qui serait salutaire pour surmonter les difficultés qui pourraient arriver.

Retrouvez les interviews exclusives de :


Vous aimerez aussi

Abonnez-vous

Profitez du magazine où et quand vous voulez. Abonnements papier et offres 100% numériques sur ordinateur, tablette et smartphone

Je m’abonne à partir de 78 €

Déjà abonné ? Identifiez-vous

Contact

Tel. +33 (0)2 43 59 90 80