Interview de Jacques Llados Directeur général de Schüco International SCS

#Marchés Publié le 12 septembre 2022 par L'Echo de la Baie

« 80% des bâtiments dans lesquels nous vivrons et travaillerons en 2050 sont déjà réalisés. Non seulement, rénovons et recyclons nos bâtiments pour qu’ils atteignent la sobriété voulue, mais aussi, soyons plus sobre dans la manière de les rénover. »
« Façades et urgence climatique, les défis de la ville pour demain. » C’est sous ce thème que s’est tenue le 23 juin dernier à Paris la seconde édition française du Zak World of Façades. Parrain de la manifestation, Jacques Llados, directeur général de Schüco International SCS, revient pour l’Écho de la Baie sur cette intense journée d’échanges*.

Parmi les constats, les cas et les solutions présentées, qu’est-ce qui vous a particulièrement frappé ?

Jacques Llados : L’urgence qui figure au titre de la journée fait entendre que nous ne sommes plus dans le contrôle des conséquences du dérèglement climatique. Il s’agit de travailler cette urgence de façon pragmatique. Dans ce contexte, trois éléments m’ont marqué. Premier point : la notion d’initiative motivée par la capacité à sortir du cadre. C’est ce que nous a montré l’architecte Steven Ware (ArtBuild Architects), dont le concept Pho’liage de façade cinétique et thermorégulatrice inspirée par le biomimétisme parvient à mobiliser toute la chaîne de l’acte de construire.
Deuxième point : comme nous l’a rappelé Arcora, pour répondre à l’urgence, on a besoin de données factuelles et objectives. Pour avancer sur des solutions pérennes, nous devons nous assurer que l’initiative architecturale née hors du cadre soit cadrée.
Troisième point : dans l’initiative comme dans la création du cadre (par exemple la RE2020), on doit jouer collectif. C’est une condition pour atteindre la qualité mais aussi le volume nécessaire à sa diffusion.
Enfin, un fil rouge a traversé toutes les présentations : la rénovation. 80% des bâtiments dans lesquels nous vivrons et travaillerons en 2050 sont déjà réalisés. Non seulement, rénovons et recyclons nos bâtiments pour qu’ils atteignent la sobriété voulue, mais aussi, soyons plus sobre dans la manière de les rénover.

La table ronde sur la RE2020 et la transition vers une construction verte et durable a souligné que les solutions résident dans le sur mesure et a dessiné des tendances pour parvenir à des façades réellement décarbonées. Comment se positionne Schüco sur ces points ?

J. L. : La façade sur mesure, c’est l’ADN de Schüco. Ce faisant, nous créons aussi le spécifique qui permet d’adapter les performances techniques de ce sur mesure à l’usage du bâtiment. L’étendue de notre offre est une réponse à la liberté de création architecturale. Et dans un contexte de rénovation où chaque bâtiment a sa particularité, c’est une force.
Sur la décarbonation des façades, Schüco répond par sa stratégie bas carbone (sourcing, FDES collectives…). Plus globalement, j’ai la conviction qu’il est à la fois indispensable et possible de construire/rénover mieux et plus sobre. La filière doit faire son travail pour défendre ce bien commun face à l’urgence climatique, pour contribuer à ce que les gens vivent dans un endroit confortable et agréable tout en mettant un amortisseur à l’inflation. C’est un cercle vertueux social, économique et environnemental à mettre en place.

Autre thème abordé lors de cette journée : la transition de l’industrie de la construction. En quelques mots, comment Schüco accompagne ce mouvement ?

J. L. : La conception, la productivité de l’atelier, la pose même, participent de la durabilité des solutions. C’est pourquoi Schüco a conçu une plateforme de solutions logicielles pour configurer les systèmes de façades standards et complexes, mise à disposition de ses partenaires et auxquelles nous les formons. Nous proposons aussi des machines performantes, dont un tout nouveau banc d’usinage pour tout type de façades. Enfin, les formations de la Schüco Academy contribuent à la compétitivité de nos partenaires dans un contexte de hausse des matières, de délais resserrés et de difficulté à recruter de la main d’œuvre qualifiée.
Schüco, c’est un écosystème de 10 000 personnes, une chaîne de valeur et humaine qui, lors de cette journée, était axée sur la volonté d’être plus sobre ensemble. La contrainte, en l’occurrence aujourd’hui la hausse des prix de l’énergie, constitue un accélérateur d’opportunités.
Je terminerai avec une réflexion personnelle, inspirée par l’ouvrage Construire pour le peuple, de l’architecte égyptien Hassan Fathy : faire du Bien et créer du Beau à une échelle internationale est réalisable en mobilisant nos expertises, nos métiers, notre chaîne de valeur pour des actions innovantes au service de l’environnement.

* À (re)voir en ligne en suivant ce lien :
https://info.mon-projet-schuco.fr/replay-swof.

Par Laurence Martin

Cet article est un extrait du dossier Façades de L’Echo de la baie n°148, de septembre 2022. Pour lire le magazine en intégralité, vous pouvez vous abonner ici ou acheter à l’unité ce numéro ici.

Dans le dossier Façades de L’Echo de la baie, vous découvrirez une quarantaine de pages dédiées à l’analyse du marché des Façades, avec des interviews, et un panorama de produits.

Sommaire du dossier Façades :

209 • Interview de Sandra Bertin, déléguée générale du SNFA
212 • Interview de Jacques Llados, Directeur général de Schüco International SCS
214 • Mise en lumière de chantiers
234 • Solutions, quoi de neuf ?


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