L'Homme du mois : Nicolas Riou, Glass Connection

« Si vous avez besoin d’un renseignement sur le verre… » Nicolas Riou, Directeur Général de RIOU Glass, est prêt à vous éclairer. Sa passion pour ce matériau, son implication dans cet univers professionnel et son goût des contacts humains, clés de sa personnalité, contribuent sans doute largement à la réussite de l’entreprise créée par ses parents Pierre et Christiane en 1979.

L’expérience de Nicolas Riou

Il y a toujours travaillé pendant les vacances depuis tout petit. Formé à la mécanique et aux automatismes industriels (Cap, Bep, Bac Pro, BTS). À l’époque, n’ayant pas les moyens d’ache-ter des machines, le fondateur les fabriquait lui-même, et en vendait aux confrères indépendants et grands groupes. Il voulait donc aider son père à fabriquer ses premières machines. Arrivé sur le marché du travail, il opte dans les premiers temps pour les industries pharmaceutiques et automobiles.Appelé à remplacer au pied levé la planificatrice, il entre dans la société familiale en mars 1999. D’abord au Planning, Gestionnaire de production, Directeur de site, Directeur général… Le virus paternel le rattrape et il se passionne pour le management humain. Il suivra d’ailleurs en 2002 une formation pour adulte en gestion d’entreprise et management à l’ESC de Rouen.

Et, il applique sur le site de VIP en 2001 les méthodes découvertes chez Sanofi , Rhône Poulenc ou Renault pour organiser des flux de production cohérents, gage de qualité. Il a sans doute hérité de ce qu’il admire chez son père, le goût d’entre-prendre, la disponibilité aux autres, l’investisse-ment passionné dans le métier du verre, stimulé par la perspective de transmettre son entreprise à la génération suivante : « Je crois en l’Homme. Échanger, partager, apprendre avec l’autre, c’est mon carburant. C’est une chance d’avoir des collaborateurs de valeur, riches de compétences variées ». Nicolas Riou croit en l’avenir des ETI, PME et TPE françaises familiales qui représentent plus de 2 emplois sur 3 en France. Sa référence est le modèle allemand, le Mittelstand.

Veille et dialogue

Pas de conflit de génération entre lui qui cultive le dialogue et sa sœur Christine qui a rejoint la société il y a 3 ans, et ses parents : le gagnant, c’est l’entreprise, bon sens aidant. Ce bon sens paysan qui perdure dans une structure passée de 100 à 1 000 personnes en 15 ans ! Et qui continue de se développer : 14 sites repris en 9 ans, sans aucun plan social. Nicolas Riou est toujours à l’affût de sites de transformation à visiter ou acquérir pour étendre le maillage géographique en France et dans les pays limitrophes. Mais le groupe est actif aussi à l’île de la Réunion, à Maurice, à Madagascar, en nouvelle Calédonie, en Guyane, au Congo ou au Mali. Il expose sur des salons en Chine et en Russie. Ses gammes s’adaptent à toutes les latitudes, y compris sa dernière innovation, le vitrage chauffant, qui intéresse beaucoup en France, Grande-Bretagne et Russie, aux USA et au Canada. Il protège déjà de la buée les passerelles d’avion de l’aéroport de Dubaï ! Les verres décoratifs sont un autre registre de développement, mais le CalorGlass – le vitrage chauffant – est le cheval de bataille de l’entreprise aujourd’hui. Une innovation en ligne avec la fenêtre de demain : « On va vers les verres intelligents conjuguant chauffage, opacité et occultation contrôlée, auto-nettoyage. On regardera un jour la télévision ou un écran dans un vitrage… La fenêtre sera connectée comme le sont déjà bien des objets de la maison ; si elle est dotée de CalorGlass, elle fera office d’alarme.

Nous avons montré il y a 2 ans déjà un prototype d’appli sur iPhone intégrée au pack vitrage chauffant ». Le verre est bien un matériau magique, dont les seules limites sont celles de l’imagination : « Dans 30 ans, il y aura encore des idées à inventer et développer ». Nicolas Riou se tient en permanence informé de ce qui se passe dans le monde, dans sa Profession : « Je suis passionné par la veille technologique et la veille sur les marchés. Tout est lié » : lois, réglementations, nouveaux produits, France et Europe, Europe et le reste du monde… Il parcourt donc la planète, visite les floats d’Est en Ouest et s’implique dans nombre d’associations, surtout professionnelles -de Glassalia, qu’il préside, à l’UFME ou au SNFA en passant par Cekal, la FFPV, le Medef ou l’Inter-national Congress of Glass. « Seul, on ne fait rien et si on ne fait rien, on n’avance pas, et si on n’avance pas, on recule. Rien ne sert de râler, il faut se prendre en charge et y aller ! » Rendez-vous était ainsi pris à la rentrée par Glassalia avec Arnaud Montebourg pour évoquer la désastreuse remise en cause de la surface minimale d’1/6e de vitrage dans la RT 2012. Il intervient aussi dans l’associatif humanitaire : un orphelinat au Cambodge, une école à Madagascar, la recherche contre le cancer… Un de ses futurs projets est de créer une fondation RIOU.

Grand voyageur, Nicolas Riou a un faible pour l’Asie et sa culture : « Ils bossent, ils avancent et préservent l’image de la famille forte ensemble ». Avant l’Afrique où l’entreprise prend déjà pied, le continent de demain sera l’Asie, où il passe de 1 à 2 mois par an. Il parle un peu Chinois, d’ailleurs. Sa passion est née, croit-il, dans sa prime jeunesse : il admirait un oncle champion de France de lutte gréco-romaine et découvrait Bruce Lee à la TV ! À 40 ans, ce natif de Cherbourg pratique d’ailleurs les arts martiaux, outre le vélo et la course à pied : « Le corps est la plus belle machine qui existe et il faut l’entretenir ». Il consacre autant de temps que possible à sa femme, infirmière cambodgienne d’origine chinoise, et ses enfants, une fille et un garçon de 14 et 13 ans, des champions de Badminton. Il stimule leur aptitude à échanger, réfléchir par eux-mêmes et argumenter leurs opinions, leur transmet ouverture d’esprit et respect de l’autre, à l’écart des manipulations du média Télévision. « Bien faire aujourd’hui pour avoir le meilleur demain » est la devise de cet optimiste réaliste -il est Poissons en astrologie occidentale et Tigre en astrologie asiatique. Ce qui importe à ses yeux, c’est « la vraie vie, l’instant, l’humain ». Le bonheur consiste pour lui, toujours à l’écoute, toujours en veille, à profiter du moment présent, connecté et l’appareil photo en main.