Robert Dollat de l’UFME : « Qui n’avance pas recule »

Nommé Président de l’UFME en avril dernier, Robert Dollat succède à Patrick Bouvet, qui y officiait depuis 2014. Une mission qui s’inscrit dans la logique de la carrière de ce fils d’entrepreneur, tombé dès le jeune âge dans le “chaudron” de la production industrielle. Rencontre avec ce Troyen, récemment devenu Parisien… pour les besoins de la cause.

L’exemple de la TPE familiale a été fondateur. C’est en voyant son père, dirigeant d’une entreprise de textile, que Robert Dollat a souhaité exercer une activité professionnelle en rapport avec la production. « Je me voyais dirigeant d’une usine, j’ai eu la chance de faire beaucoup mieux que cela », admet Robert Dollat.
Après des études d’ingénieur chimiste, il devient Responsable qualité à la Compagnie générale électrique, spécialisée dans l’injection de matières plastiques. Trois ans après, ses responsabilités en matière de contrôle qualité s’étendent à sept usines françaises du Groupe, puis, dix-huit mois plus tard, à la production de l’usine de Nanterre, qui créait mille batteries par jour à destination de l’industrie automobile francilienne. « Avant trente ans, mon rêve s’était réalisé, puisque je dirigeais une entreprise de production de près de 300 personnes ».

Cap vers le commerce…

Pourtant, Robert Dollat quitte la Compagnie générale électrique pour une grande papeterie de l’Est de la France, où il accepte un poste de Chef de produit. « L’occasion de donner une orientation plus commerciale à ma carrière », ponctue t-il. Trois ans après, arrive la grande expérience chez Saint-Gobain où Robert Dollat devait évoluer durant vingt ans. « Une expérience majeure où j’ai eu la chance de collaborer avec des visionnaires comme Jacques Aschenbroich, actuel patron de Valéo, par exemple, dont le très haut niveau de compétences m’a nécessairement aussi permis d’affûter mes qualités managériales »…

Après avoir été nommé Responsable de business unit pour les diverses activités du Groupe, comme l’optique, l’électro-ménager, la réfrigération commerciale et l’ameublement, Robert Dollat change de branche et rejoint la distribution, chez Lapeyre, entreprise appartenant au Groupe Saint-Gobain, en intégrant la filiale Les Zelles, dans les Vosges. Une étape fondatrice qui le mène, en 2006, à la Direction générale des Zelles. « En 2008, Les Zelles sont vendues par Saint-Gobain, mais, avec d’autres cadres et le fond MBO Partenaires, nous reprenons la société Les Zelles ». Robert Dollat devient alors Président des Zelles, jusqu’en juin 2018, où il décide de passer la main pour se consacrer pleinement à sa nouvelle mission : la Présidence de l’UFME.

La défense des intérêts des professionnels du bâtiment : une priorité

De ses nombreuses expériences, Robert Dollat tire une conclusion : « Les professionnels du bâtiment, et de la fenêtre en particulier, ont besoin d’un organe puissant qui fasse valoir leurs intérêts, leurs savoir-faire, et défendre leurs emplois. Une mission à plein temps qui requiert une connaissance accrue de chaque métier. Or, le secteur du bâtiment est très lié aux décisions gouvernementales, fiscales ou réglementaires, et les politiques manquent souvent d’informations sur ces sujets techniques. Dans ce contexte, il appartient à l’UFME, représentée par son équipe de permanents et par son Président, d’établir avec les pouvoirs publics des échanges réguliers pour défendre les intérêts de tous ». Et parce que, comme le dit l’adage « l’union fait la force », l’UFME a également établi des relations avec la Fédération Française du Bâtiment (FFB) et ses unions et syndicats professionnels avec lesquels nous formons le Pôle Fenêtre. L’UFME a en effet rejoint le Pôle car la fenêtre est un produit sous-représenté dans le bâtiment, alors que son rôle dans le confort global de l’habitat est majeur. Et il s’agit de le faire comprendre et de promouvoir les enjeux revêtus par la fenêtre dans les années à venir ». Si les performances des fenêtres en elles-mêmes ne semblent pas, pour Robert Dollat, pouvoir être encore beaucoup optimisées, le recyclage de tous les matériaux et le développement de toujours plus d’objets connectés au service du mieux-être dans le bâtiment sont des axes où beaucoup de créativité est possible. « Pour cela, la mise en place de nouvelles filières de valorisation, reste, entre autres, fondamentale ». Depuis de nombreuses années, un fort partenariat uni l’UFME au Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) pour maintenir la qualité de la fabrication française et progresser en matière d’innovation.

Robert Dollat : « Innover, prendre des risques, c’est ma passion « 

L’implication de Robert Dollat dans ses nouvelles fonctions est à la mesure de toutes celles qu’il a assumées jusqu’ici. « Un dirigeant d’entreprise se doit de s’impliquer dans le tissu local. Non seulement parce qu’on attend de lui une certaine exemplarité, mais surtout parce que c’est passionnant ! Ainsi, lorsque j’étais dans les Vosges, j’ai activement pris part au club de dirigeants d’entreprises et j’ai longtemps été membre du réseau Entreprendre où je prodiguais des conseils aux créateurs d’entreprises nouvellement créées ». Et quand on lui demande sa devise, sa réponse ne tarde pas à fuser : « Qui n’avance pas recule », lance Robert Dollat. Il est vrai que pour un amateur de course, de golf de haute montagne, qui fût également vice-président du Club de football d’Epinal, reculer serait doublement périlleux !

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