Stéphane Jacquet « Après ce trou d’air, le marché de la rénovation va retrouver progressivement une bonne dynamique »

#Quoi de neuf ? Publié le 21 avril 2020 par L'Echo de la Baie

Quelle a été votre philosophie lors de cette crise sanitaire ?

Stéphane Jacquet : Nous avons arrêté la production dans les usines SPPF et FLO le 18 mars et nous avons immédiatement réalisé un énorme travail en collaboration avec la cellule de crise du Groupe Bouyer Leroux pour construire notre PRA. Il faut souligner également la qualité du travail accompli par les syndicats qui représentent notre profession, qui a été remarquable. Ils ont su avoir des échanges constructifs avec le gouvernement et ont fédéré l’ensemble des industriels de la profession. Cela n’aurait eu aucun sens de raisonner de façon isolée face à une crise de cette ampleur. En ce qui concerne les deux entreprises, le travail de coordination n’a pas été tout à fait le même du fait que SPPF fournit les industriels de la menuiserie et FLO fournit les installateurs et donc, in fine, le particulier. SPPF a repris le 8 avril. Respecter les distances préconisées, nous a demandé une réorganisation dans nos ateliers. Nous avons réduit de moitié la densité de personnes en travaillant en 2 x 8 et en évitant que les opérateurs changent de poste. Beaucoup de nos salariés sont en télétravail. Nous avons réorganisé l’entreprise pour assurer une montée en puissance progressive de notre production afin de pouvoir tester toute la procédure, de former nos salariés sur les nouvelles mesures et d’ajuster celles-ci si nécessaire. Un « Capitaine Santé » a été nommé au sein de chaque équipe. Son rôle est de coordonner toutes les mesures sanitaires.

Quelle a été la réaction de vos salariés ?

Ils ont été très rassurés lorsqu’ils ont réalisé l’importance du travail accompli pour mettre en place toutes les mesures nécessaires pour leur garantir les meilleures conditions sanitaires possibles. Ils étaient contents de reprendre leur travail, conscients que c’était important pour la pérennité de leur entreprise et contents de sortir du confinement et de retrouver ainsi le lien social qui leur manquait. Pour FLO, nous avons mis en place la même procédure mais de façon décalée puisque nous avons repris le 20 avril. L’état d’esprit du particulier est en train de changer. Au début du confinement il ne souhaitait pas d’intervention à son domicile, mais aujourd’hui il évolue. Il commence à accepter qu’un installateur puisse intervenir chez lui en respectant le fait de ne pas se trouver dans la même pièce que lui. Nous aidons nos clients à s’équiper en masque pour une reprise en toute sécurité. L’organisation de la production chez FLO n’a pas nécessité de passer en 2 postes car les équipes sont moins nombreuses et les postes sont plus isolés Les installateurs reprennent progressivement leurs chantiers et les magasins rouvriront probablement après le déconfinement. Pour le moment, nous gérons les commandes d’avant la crise, les nouvelles commandes arriveront de façon plus décalée. Nous y sommes préparés, notre activité a redémarré à 50% de nos capacités.

Quel sera selon vous l’état d’esprit du marché après le confinement ?

Nous sommes dans une période d’incertitude économique pendant laquelle les projets et les investissements ont été brutalement gelés. Mais pendant ce confinement, la maison est devenue une valeur refuge dans laquelle nous avons besoin de ressentir un véritable bien-être. Les français ont moins dépensé pendant ces deux mois, ils partiront moins en vacances cet été et de ce fait ils seront plus enclins à entreprendre des travaux de rénovation pour améliorer leur habitat. Après ce trou d’air, le marché de la rénovation va retrouver progressivement une bonne dynamique.


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