Recyclage du PVC : une nouvelle dynamique

#Quoi de neuf ? Publié le 22 octobre 2019 par L'Echo de la Baie

100% de plastiques recyclés à l’horizon 2025 : tel est bien le vœu du Gouvernement qui enjoint de facto les industriels du secteur à incorporer davantage de matières premières issues du recyclage dans leurs produits, tout en assurant leur qualité, leur traçabilité et une réelle sécurité pour les citoyens. Une directive entendue par les adhérents du SNEP qui ont signé un engagement volontaire consistant en l’augmentation du taux de MPR à hauteur de 20% dans les profilés PVC et au développement de la collecte des profilés PVC en fin de vie. Échanges avec 3 membres du SNEP, Philippe Gressier, représentant l’entreprise BENVIC, compoundeur PVC. Mais aussi avec Olivier Leclercq, pour le recycleur PAPREC, et avec Richard Baudouin, Responsable développement durable, REHAU spécialiste des polymères dans les secteurs de la construction, de l’automobile et de l’industrie..

La certitude que “les choses bougent”…

“Il y a quatre ans, si j’avais dit à nos clients que REHAU souhaitait leur proposer autre chose qu’un service, mais une vision commune de l’avenir, je me serais probablement heurté à un fort septicisme”, explique Richard Baudouin. “Mais aujourd’hui, les choses ont vraiment bougé. C’est la raison pour laquelle ma mission a également évolué. En plus de mes fonctions d’acheteur de matières recyclées, j’endosse depuis l’an dernier les fonctions de Responsable développement durable pour la France. Cette double casquette me permet d’associer développement durable et réalité économique”. Une mission qui n’est pas pour autant simple puisque la crise de 2008 a profondément marqué les entreprises, dont la majorité continue d’adopter un raisonnement centré sur la rentabilité immédiate. “Il est sûr que pour ce type de clients, je dois redoubler de pédagogie. Mais, de plus en plus, je rencontre des sociétés qui partagent la même vision et les mêmes valeurs. En 2018, nous avons proposé au Gouvernement des engagements volontaires en matière de consommation de matières recyclées. Nous avons conclu, avec de grands fournisseurs recycleurs, des partenariats et nous nous sommes engagés tous ensemble à atteindre cet objectif de 100% de plastique recyclé en 2025. Une dynamique qui continue puisque je rends régulièrement visite aux clients sensibles à nos valeurs. Je leur offre la possibilité de rejoindre ce mouvement destiné à mettre en œuvre des actions visant à intégrer toujours davantage de matière recyclée dans nos profilés, tout en optimisant sans cesse leur qualité”.

Une nécessaire exemplarité

Côté recycleur, on se doit de donner l’exemple. “Paprec a toujours été très engagé dans le recyclage et notre collaboration rapprochée avec le CSTB (Centre Scientifique et technique du bâtiment) nous a permis d’être constamment au cœur de l’évolution des normes”, explique Olivier Leclercq. “Il est vrai que le Gouvernement a impulsé une nouvelle dynamique. C’est ainsi que notre proactivité dans ce climat politique, a contribué à donner un peu de “tonus” au recyclage en général, et à la résine recyclée, en particulier”. La raréfaction des centres d’enfouissement a également impulsé une nouvelle dynamique. “Les produits recyclables et l’ensemble des plastiques n’ont plus leur place en enfouissement. Nous avons ainsi été dans l’obligation, depuis un an, de recycler de plus en plus de PVC, mais cela va nécessiter d’engager des investissements supplémentaires. Notre but premier étant toujours de remettre le PVC dans son état d’origine et ainsi, de boucler la boucle de l’économie circulaire”. Un objectif d’autant plus accessible que les partenariats liant Paprec à d’autres acteurs professionnels comme le SNEP et STRPVC se sont déjà révélés des plus fructueux. “Avec le SRP, nous avons conçu une campagne de relations presse destinée à mettre en lumière notre action conjointe sur la réduction de CO2 entraînée par le recyclage. Ainsi, savez-vous, par exemple, que consommer une tonne de produits recyclés versus une tonne de PVC produite par l’extraction permet d’économiser 17 fois plus de CO2 ?”. Un argument qui contribue à redorer le blason du PVC et de son poids écologique.

Les compounders passent à l’action

Dans le droit fil du contexte politique, Benvic veut frapper fort et affiche désormais son souhait de devenir en France le premier acteur du PVC qui soit à la fois compoundeur et recycleur. “Quand on sait que les menuiseries PVC ont une durée de vie d’au moins 30 ans et que le matériau se recycle près de 7 fois sans perte de performances, on imagine l’intérêt du recyclage », nous rappelle Philippe Gressier. “Notre actionnaire, Investindustrial, a décidé de poursuivre notre stratégie de croissance en rachetant l’entreprise EREPLAST, avec laquelle nous travaillons déjà depuis plusieurs années, située à Porcieu-Amblagnieu (38), à une heure de Lyon. Cette démarche complète l’acquisition récente d’une start-up italienne, spécialisée dans les bio-polymères, dont certains sont biodégradables”. Cette acquisition répond en effet à une demande forte du marché en PVC recyclé. “Un nombre croissant de nos clients nous demandent s’il est possible d’intégrer dans nos formules du PVC recyclé. Ce sera désormais possible et pour un niveau de performances identique à la matière vierge”. Un autre défi se présente aujourd’hui pour Benvic et EREPLAST. “Aujourd’hui, la demande en PVC recyclé est plus forte que l’offre. En revanche, il est beaucoup moins aisé de trouver de nouveaux gisements d’applications PVC à recycler. Le challenge va donc consister à identifier de nouveaux gisements d’applications PVC à recycler. Si nous ne figurons pas parmi les gros acteurs européens du recyclage, nous disposons cependant d’un atout : nous sommes avant tout formulateur… En complément des gammes actuelles d’EREPLAST, nous pourrons proposer des produits répondants aux attentes du marché en termes de constance dans la qualité et des performances. Un engagement que peu d’industriels sont en mesure de tenir aujourd’hui”. Pari tenu !


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