Nouvelle feuille de route pour le SNEP, l'extrusion plastique multi-applications

C’est un cap dans l’histoire du SNEP. Depuis un an, le Syndicat national des extrudeurs plastiques a décidé de s’ouvrir à l’ensemble des métiers de l’extrusion, adoptant ainsi une démarche davantage centrée sur le matériau. L’ensemble des recherches et actions du SNEP profitera à toutes les professions du bâtiment et à l’ensemble des produits issus des polymères extrudés. Rencontre avec Elisabeth Charrier, Déléguée générale du SNEP, et Grégory Dhalluin, Président de la Commission technique et environnement.

Pourquoi le SNEP a t-il décidé de réorienter son action sur la technique d’extrusion et sur la matière ?

Grégory Dhalluin : Si jusqu’à l’an dernier, les actions du SNEP étaient, dans leur grande majorité, orientées autour de la menuiserie PVC, nous avons décidé d’ouvrir notre champ d’activité à l’ensemble des professions gravitant autour de l’extrusion. Tout d’abord dans un souci de cohérence par rapport à notre vocation première, mais aussi parce que la majorité de nos adhérents gammistes étaient également membres de l’UFME. Ainsi, pour une meilleure coordination des travaux, les sujets typiquement orientés menuiserie PVC sont dorénavant du ressort de l’UFME, le SNEP poursuit et amplifie ses travaux et actions autour de l’extrusion du PVC et des autres polymères.

Comment êtes-vous structurés ?

Grégory Dhalluin : Nous organisons notre action autour de trois comités. Tout d’abord le comité Communication, qui assure la promotion des matériaux polymères et de leur contribution à la performance des produits finis qui les contiennent, améliorant l’économie circulaire, l’empreinte environnementale, l’écoconception… Le Comité Social et Formation, qui s’attachera notamment à identifier les besoins en formation pour renforcer les compétences nécessaires sur le terrain, dans les ateliers. Enfin, le Comité Technique et Environnement, et son groupe de travail “matière” proposera de travailler sur de nombreux sujets, comme les techniques et les outils d’extrusion de profilés, l’environnement, le recyclage etc… D’une manière générale, ces travaux visent à remettre à sa bonne place le profilé plastique dans le bâtiment dans un contexte de plastic bashing.

Elisabeth Charrier : La Commission technique et environnement mènera des recherches sur la technique d’extrusion, pour améliorer la qualité du profilé, en diminuer le coût et optimiser son process de fabrication. Ainsi, un gammiste extrudeur, travaillant essentiellement en menuiserie, bénéficiera aussi de ce retour d’expérience. L’ensemble de ces recherches étant centralisé par la Commission Technique. Cette logique de travaux sur la matière et l’extrusion est rendu possible grâce à la multiplicité des adhérents du SNEP : les compoundeurs, les fabricants de résines, les plaxeurs, et dans l’avenir, des fabricants d’outillage ou de composants. .. En effet, grâce à eux, nous pourrons initier des recherches sur la façon d’améliorer encore davantage les composants et retirer tout ce qui peut améliorer la recyclabilité du matériau. En aval, ces actions nous permettront de surveiller toujours plus efficacement toutes les matières qui entreront dans la composition du PVC. Et s’il s’avère qu’une matière serait soumise à restriction d’usage ou interdiction, ou génère de mauvaises retombées environnementales, nous serons ainsi à même de trouver des substituts. Ces recherches bénéficiant, encore une fois, à tous les produits finis.

Le SNEP pratique aussi une veille active autour des produits PVC et des systèmes de fabrication. Dans quel but ?

Elisabeth Charrier : La veille que nous réalisons autours de nos produits et systèmes va bénéficier à nos comités de marques QB ou NF. Cette démarche est destinée à améliorer la fabrication du profilé à destination des produits fenêtres, menuiseries et fermetures, lambris, bardages ou autres. Il s’agit donc d’un axe de travail intermédiaire entre le fabricant de résine, la technique d’extrusion, ainsi que la gestion de la matière et de la recette.

Pourquoi avoir souhaité que la partie production soit davantage représentée ?

Grégory Dhalluin : Jusqu’alors, le process technique était peu pris en considération au sein des travaux, ne serait-ce qu’au niveau environnemental. Or, nos métiers sont consommateurs d’énergie, d’eau, générateurs de bruit… Aujourd’hui, seuls quelques fournisseurs de matériels travaillent sur la façon d’optimiser leur production et leur impact environnemental. Le fait d’engager des réflexions communes, quelle qu’en soit la thématique, représente des axes de progrès communs dont nous souhaitons être moteurs. Nous nous appuyons sur des compétences diverses au sein du SNEP mais aussi ou sur des compétences extérieures.

Quel rôle entend jouer le SNEP dans la promotion du recyclage du PVC ?

Elisabeth Charrier : L’axe environnemental est aujourd’hui très fort. Mais là encore, un véritable travail d’acculturation est à poursuivre. En effet, il faut savoir qu’intégrer du biosourcé, comme du bois, de la fibre de bois, de lin… n’est pas nécessairement vertueux. En réalité, intégrer n’importe quel produit bio dans le profilé ne peut que détériorer, non seulement sa performance, mais aussi sa recyclabilité. Il nous appartient donc de travailler collégialement avec l’ensemble de nos partenaires pour trouver cet équilibre pour qu’en bout de chaine, l’ensemble des produits PVC puissent être recyclés. Pour ce faire, avec la Responsabilité Elargie du Bâtiment de la loi AGEC, les menuisiers pourront nous aider à poursuivre la structuration que nous avions commencée en améliorant la collecte des fenêtres en fin de vie. Ainsi, nous pourrons récupérer les matériaux et augmenter le taux de la matière première recyclée dans nos profilés. Un vrai cercle vertueux rendu possible grâce à une recyclabilité améliorée. Le recyclage du PVC fait justement l’objet de la campagne de communication du SNEP « # je suis ArchiPVC » qui promeut d’une façon décalée les atouts du PVC sur les réseaux sociaux et sur https://snep.org/jesuisarchipvc/

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