La filière forêt-bois

tire le signal d’alarme

#Quoi de neuf ? Publié le 25 avril 2018 par L'Echo de la Baie

Les premiers chiffres 2018 sur les exportations de chêne viennent de tomber et renforcent les craintes des professionnels quant à la pérennité de leur filière.

Malgré les appels répétés de la FNB et des professionnels du secteur lancés au Gouvernement, les exportations de chêne brut poursuivent leur hausse effrénée et les scieries françaises manquent cruellement de matière première à transformer. En effet, sans réponse des autorités pour remédier à la crise, les départs de chêne brut pour la Chine ont même progressé de +35% en janvier 2018. La filière a le sentiment d’être abandonnée, d’autant qu’avec un prix moyen de 200 €/m3, la qualité du bois ainsi soustrait aux scieries hexagonales ne fait qu’augmenter et aggraver le manque de matière.

La France, « l’Eldorado » des traders internationaux

Aujourd’hui, 25 à 30% de la collecte forestière nationale de chêne est exportée sans transformation alors que la majorité des pays forestiers concurrents a interdit une telle fuite de cette ressource brute, comme la Croatie, la Roumanie, l’Ukraine ou la Chine. La France est devenue « l’ Eldorado » des traders internationaux. En 10 ans, les volumes de chêne brut disponibles pour les scieries françaises ont été divisés par deux, passant de 2,45 millions de m3 en 2007 à seulement 1,25 millions de m3 en 2017. Une situation jugée inadmissible par les Français. D’après une enquête, ils sont près de 9 sur 10 (88%) à estimer anormal que le bois des forêts françaises soit exporté vers des pays étrangers pour y être transformé sans rien apporter à la chaîne de valeur en France. Ils sont plus de 9 sur 10 (94%) à estimer que la filière forêt-bois française doit être soutenue, car elle favorise le « Made in France ».

Un danger pour toute la filière

La situation met en danger 200 000 emplois français dans la filière, dont 26 000 collaborateurs exerçant dans les scieries de chêne. Elles ne sont plus que 550 sur le territoire, contre plus de 900 en 2005. La transformation du bois génère 10 à 20 fois plus d’emplois que l’exportation de bois brut : on compte un emploi en France pour 10 000 m3 de grumes exportés contre 10 à 20 emplois pour 10 000 m3 de grumes transformés…


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