Étude annuelle TBC : un marché quasiment étal en 2019

Dans son étude annuelle sur le marché des fenêtres en France*, TBC Innovations veut voir le verre à moitié plein. En 2019, « le nombre de fenêtres installées est toujours au-dessus des 10 millions d’unités », insiste Sandy Lantoine, responsable Études Marketing. Plus précisément, le cabinet conseil estime la croissance du marché l’année dernière à 1%.

Ce chiffre témoigne d’un freinage plus ou moins en douceur par rapport à 2018, où la progression affichait 3%. Et aussi, un petit point qui masque une nette disparité selon les marchés.

Neuf : ça se corse

Après trois ans de croissance soutenue, 2019 marque « la fin de l’embellie pour la pose de fenêtre en neuf », constate TBC Innovations, statistiques ministérielles à l’appui. « Depuis 2018, la conjoncture s’est dégradée pour les mises en chantier de construction neuve comme en témoigne la base statistique Sit@del2 du SDES – service des données et études statistiques. Après un recul de 7% des mises en chantier de logements en 2018, l’année 2019 confirme cette tendance baissière. »

Tendance confirmée et tempérée par le ministère de la Cohésion des territoire dans son point du 28 janvier dernier. Selon les chiffres de la construction de logements et de locaux arrêtés à fin décembre 2019, les mises en chantier de logement font état d’un recul de 1% sur l’année (410 600 logements). Cependant, le retrait de 2,5% enregistré au dernier trimestre par rapport au 3^e trimestre pourrait être nuancé par le rattrapage, en forme de net rebond, des autorisations de logement sur la même période (+19% dans le collectif, +3,8% pour les logements individuels).

Nuance aussi selon les segments. Les maisons groupées tirent leur épingle du jeu avec, souligne TBC, des mises en chantier en progression de 3,7% (42 000 maisons) contre un recul de 1,7% pour les maisons individuelles (120 600 maisons commencées) et de 1,7% également pour les logements collectifs (246 900 logements commencés).

« Même si la pose des fenêtres arrive en décalage de six mois à un an après le démarrage des chantiers, le ralentissement de la construction de logements neufs impacte le marché des fenêtres sur le segment neuf résidentiel » désormais en décroissance, résume le cabinet conseil. « D’autant que la hausse continue des prix de l’immobilier impacte le pouvoir d’achat des acquéreurs », remarque Sandy Lantoine.

À noter que la conjoncture reste très favorable dans la construction de locaux non-résidentiels. Selon le SDES ministériel, entre décembre 2018 et novembre 2019, les hausses s’établissent à 7,8% pour les mises en chantier (28,6 millions de m²) et 6,7% pour les autorisations de construction (42 millions de m²) par rapport à la même période 2017-2018.

Rénovation : en dents de scie

Sur le marché de la rénovation, toujours premier débouché de la fenêtre (67% en 2018 selon TBC), les acteurs interrogés il y a un an pour notre dossier Fenêtres et par TBC s’attendaient à une année contrastée. Gagné. Le feuilleton du CITE avait dopé l’année 2018 avec une rénovation en croissance de « plus de 2% » rappelle TBC. Les professionnels sondés début 2020 par le cabinet conseil font état d’un premier semestre 2019 atone, avant un regain d’activité au second. « Ils conviennent que l’activité en rénovation de fenêtres reste une opportunité et que les difficultés rencontrées sont conjoncturelles et liées aussi aux mouvements sociaux récurrents. En effet, le nombre de transactions immobilières dans l’ancien a atteint un niveau record en 2019 avec 1,059 millions de ventes. C’est 100 000 transactions de plus qu’en 2018, soit +10,4% (source CGEDD d’après DGFIP et bases notariales). Ces transactions immobilières sont souvent vectrices de travaux de réaménagement. Le changement de fenêtres en fait partie. »

Pour autant, les professionnels interrogés restent mitigés quant à leurs perspectives d’activité en rénovation pour l’année en cours. Par rapport à l’année dernière, ils sont un peu plus nombreux des deux côtés de la balance : trois points de plus du côté des inquiets (32%), un point de plus du côté des optimistes (24%) ; ceux qui envisagent une activité stable sont un peu moins nombreux mais restent majoritaires à 44% (trois points de moins).

41% de couleurs

Côté matériaux, c’est le statu quo. Sans surprise, l’étude confirme que le PVC demeure le premier matériau posé en volumes devant l’aluminium. Tandis que celui-ci n’en finit pas de « consolider ses positions » et conforte son leadership en valeur.

Dans l’un comme dans l’autre, la couleur poursuit sa progression. « Les professionnels interrogés en janvier 2020 par TBC Innovations ont encore observé une progression des fenêtres colorées, que ce soit en aluminium ou en PVC. 41% des fenêtres aluminium et PVC installées en 2019 ne sont pas blanches ! En termes de coloris préférés, les couleurs sombres sont toujours très présentes avec en tête le gris anthracite RAL7016 et le noir sablé. Dans certaines régions les professionnels soulignent une progression de la demande pour des couleurs plus claires telles que le gris clair, le sable, les grèges. Si le blanc reste le choix le plus utilisé en PVC et même en aluminium, la part de marché des fenêtres toutes blanches recule au profit des fenêtres colorées. »

*Étude quantitative menée en janvier 2020 auprès de 400 acteurs sélectionnés par tirage aléatoire suivant les quotas par zone géographique, soit 250 entreprises de pose et fourniture-pose, 100 distributeurs et 50 acteurs de la conception de bâtiments neufs.