Construction : conjoncture à fin août 2020

Le décrochage de la construction neuve se poursuit. Voici le compte-rendu de l’assemblée générale du Groupement Actibaie du 8 octobre 2020.

S’agissant du logement, en glissement annuel sur huit mois à fin août 2020, les mises en chantier se replient de 11,7%, l’individuel s’en sortant un peu moins mal que le collectif. Sur cette base, en rythme annuel, 346000 logements sortiraient de terre en 2020, soit une chute de 63000 unités sur un an et un niveau inférieur d’encore 15000 unités à la moyenne de long terme.
Quant aux autorisations, en glissement annuel sur huit mois à fin août 2020, elles chutent de 18,9%, l’individuel s’en sortant là aussi un peu moins mal que le collectif. Sur les trois derniers mois (juin à août 2020), l’effondrement des permis ressort à peine moindre, à -16,3% par rapport aux mêmes mois de 2019.

À l’échelon régional, en glissement annuel sur douze mois, les décrochages les plus importants en termes de mises en chantier comme de permis de logements s’observent dans l’ex-Nord-Pas-de-Calais, ainsi qu’en PACA, Île-de-France et Corse.

À l’amont de la filière, rapportées à la même période de 2019, les ventes s’effondrent de 15,0% sur huit mois à fin août 2020 pour les maisons individuelles en diffus et de 30,9% sur le premier semestre 2020 dans la promotion immobilière. Quant aux mises en vente des promoteurs, elles abandonnent 37,4% en glissement annuel au premier semestre 2020.
Enfin, la part des promoteurs qui envisagent de mettre à l’étude de nouveaux programmes immobiliers se réduit (57,8% à fin juillet 2020, contre 65,3% à fin janvier et 63,4% en moyenne sur longue période). Cela s’expliquerait notamment par la difficulté à obtenir des permis et par des inquiétudes quant au niveau de la demande.

Le tableau s’avère encore plus sombre pour le non résidentiel neuf. Ainsi, hors locaux agricoles, en glissement annuel sur huit mois à fin août 2020, les surfaces commencées et autorisées abandonnent respectivement 19,3% et 26,6%, tous les segments de ce marché participant au mouvement de baisse. Toutefois, on relève un net tassement sur la période récente, respectivement avec -10,9% et -14,8% en glissement annuel sur trois mois, du fait du seul segment des bâtiments industriels et assimilés qui affiche respectivement +2,4% et -2,8%.

À l’échelon régional, en glissement annuel sur douze mois à fin août 2020, seules PACA et l’ex-Franche-Comté se maintiennent en hausse en termes de surfaces commencées comme autorisées. À l’opposé, l’ex-Basse-Normandie et le Grand-Est ressortent particulièrement affectés.

Le marché de l’amélioration-entretien se contracte un peu moins vite. En glissement annuel sur le deuxième trimestre 2020, l’activité chute de 18,1%, après -10,8% au premier trimestre. Par ailleurs, les perspectives pour le troisième trimestre 2020 ressortiraient assez bien orientées, du moins pour le logement, et le resteraient pendant plusieurs trimestres, au moins sur le volet de la rénovation énergétique du fait du déblocage des dossiers MaPrimeRénov’ en fin d’été, puis grâce au Plan de relance.

Toutes les régions enregistrent une forte chute de leur activité au deuxième trimestre 2020 par rapport au deuxième trimestre 2019, les plus forts reculs s’observant en Occitanie et Île-de-France. Quant aux perspectives, elles s’avéraient les mieux orientées en Grand Est et Pays de la Loire.

-15% signifie reprise réussie, avec un second semestre à -5% « seulement » : le secteur a « fait le job » sans plan de reprise dédié.

Grâce au dispositif d’activité partielle mis en place durant le confinement, l’emploi salarié dans le bâtiment se maintient grosso-modo au deuxième trimestre 2020 par rapport à l’avant-crise (-0,2%) et s’affiche même encore en hausse de plus de 18000 postes sur le premier semestre 2020 par rapport au premier semestre 2019. En revanche, sur cette dernière période, l’intérim chute de 39200 postes en équivalent-emplois à temps plein. Au global, on recense 20800 destructions d’emplois sur un an depuis le début de l’année (-1,7 %).

Enfin, la situation financière des entreprises se dégrade fortement, suite au confinement. Malgré les dispositifs de soutien public, rapidement mis en place et très efficaces, les trésoreries s’avèrent particulièrement tendues. Quant aux marges, elles reculent vivement sur le deuxième trimestre 2020. Cette situation pourrait perdurer, compte tenu des perspectives de prix des travaux de bâtiment particulièrement déprimées.