AG du SNFA : une feuille de route marquée par de nombreux enjeux

#Quoi de neuf ? Publié le 14 septembre 2022 par L'Echo de la Baie

Les membres du SNFA se sont réunis physiquement pour leur AG 2022 le 1er juillet dernier. La feuille de route du Syndicat National de la Fenêtre en Aluminium, qui réunit aujourd’hui 187 membres, est particulièrement étoffée comme le souligne le rapport moral de son Président, Bruno Léger. Tour d’horizon.

Le point sur l’actualité

Bruno Léger a commencé son rapport moral par faire un point d’actualité. Marqués par les incidences de la Covid « nos marchés se sont emballés ce qui a été une très bonne surprise pour nous tous. La fin 2020 et le début 2021 nous ont enchantés. Mais depuis, nous sommes tombés dessus : dérèglement des chaînes logistiques mondiales, pénuries des matières premières, hausse des prix de ces matériaux, difficulté de répercussion de ces hausses au marché, crise de l’énergie, hausse des taux d’intérêts, retour de l’inflation, pénurie de main d’œuvre, désorganisation des chantiers, exaspération et fatigue de tous les acteurs, sans oublier les vagues de Covid successives et leur conséquence immédiate sur l’absentéisme. Crise sanitaire, crise de l’énergie, crise des matières premières, crise du pouvoir d’achat, comment gérer de front ces 4 chocs, qui chacun pris séparément, est déjà d’une forte intensité ? C’est pourtant notre lot quotidien. Savoir que nous ne sommes pas les seuls, car la plupart des industries subissent la même chose, voire pire, est une piètre consolation » a exprimé Bruno Léger qui a réitéré le soutien du syndicat dans ce contexte compliqué. Un soutien qui s’est avéré impactant en ce qui concerne la hausse des matières premières qui « a pris en étau les entreprises ayant signé des marchés non révisables ». En effet, le SNFA a formalisé des conseils, reprenant les actions de la FFB ou du gouvernement, pour aider ses membres à discuter avec les maîtres d’ouvrage sur les chantiers en cours comme sur les chantiers futurs, afin de mettre en application une clause de révision, ou encore la théorie de l’imprévision, qui existe dans le code civil, ou encore une clause de revoyure. Le SNFA s’est informé pour mieux comprendre le fonctionnement du BT 43, base de calcul de l’évolution des prix si le marché est révisable, ainsi les façadiers et leur Président Dominique Thomasson vont maintenant travailler sur la révision du BT 43.

Parmi les bonnes nouvelles

Selon Bruno Léger, « la hausse des matières premières est en train d’asymptoter, dans certains cas le reflux a commencé. Autre bonne nouvelle : la relocalisation industrielle. Beaucoup ont compris, à tous les niveaux, que nous ne pouvons pas continuer à vivre dans cet état de dépendance, à la merci de dérèglements mondiaux. Oui, la relocalisation de nombreuses industries est souhaitable y compris et surtout dans la filière de l’aluminium, je pense par exemple au magnésium. Et je salue l’action du gouvernement français, qui travaille avec les acteurs économiques, dont Aluminium France, pour prendre en compte nos enjeux, nous éviter le pire à court terme, mais qui pense aussi à l’avenir en réservant à l’aluminium une place dans le vaste plan France 2030 : je veux parler spécifiquement de l’appel à projets « métaux critiques » qui comprend l’aluminium. » a poursuivi Bruno Léger qui a rappelé que « ces dérèglements vont finir par avoir un impact sur le marché. » Le Président a également évoqué la quasi exclusion du secteur de la fenêtre de MaPrimeRénov’ alors que « MaPrimeRénov’, cela marche, le Président nouvellement élu en a fait un argument de campagne, 207 000 primes accordées sur les 4 premiers mois, +19 % comparé à 2021. Faudra-t-il attendre une crise forte pour que la ministre dégaine un nouveau CITE comme Ségolène Royal en son temps ? Pourquoi le changement de fenêtre devrait-il être exclu des aides, alors que son efficacité a été prouvée par le CSTB lui-même ? » Lors de son rapport moral, Bruno Léger a également mentionné le décret tertiaire, de juillet 2019, qui fixe des obligations de réduction d’énergie dans les bâtiments à usage tertiaire de plus de 1 000 m² qui représentent d’immenses opportunités pour la filière aluminium.

Les enjeux de la RE2020

« Le premier gros changement, le confort d’été avec l’introduction des degrés heure d’inconfort et la pénalisation du CepNR si on est au-dessus de 350 DH d’inconfort, ce qui est souvent le cas. Le pilotage fin des occultations va devenir crucial, surtout avec la progression des seuils. Deuxième changement, le volet carbone. Au-delà de la FDES fenêtre, il nous faut aussi rapidement une FDES porte en aluminium. En tous les cas pour le logement, on ne répètera jamais assez l’importance d’avoir réussi à préserver la règle du 1/6 de surface vitrée, obtenue grâce à la mobilisation de tout le Pôle fenêtre FFB ».(…) « Aidés par la direction technique de la FFB, Eric Durand et son équipe, nous avons obtenu des avancées significatives, jusqu’en 2025 : allégement du BBIO, progressivité des seuils, allégement des degrés heure en zone chaude, relâchement du seuil carbone. En résumé pour les IGH, on atteint les seuils. Pour les immeubles R+4-R+7, il faudra beaucoup de protections solaires extérieures, motorisées voire automatiques ; pour les petits immeubles en revanche, la façade 100 % vitrée va devenir impossible.
Nous travaillons sur une FDES brise soleil, et collaborons par ailleurs avec Actibaie pour l’élaboration de carnets de bonnes pratiques en matière de protection solaire.
En conclusion nos métiers de la paroi vitrée vont être plus qu’associés aux protections solaires extérieures, les solutions seront forcément combinées.

La mise en place de la REP

A propos de la REP, Bruno Léger a rappelé que le SNFA et l’UFME sont actionnaires de VALOBAT (éco-organisme en cours d’accréditation) représenté par Hervé de Maistre, et représentent les deux seuls administrateurs du comité de secteur Menuiseries Parois vitrées pour mener une aventure collective initiée par leurs adhérents. Rappelons que le but de la mise en place d’une REP PMCB, est de récupérer et valoriser des matériaux de construction de fin de vie. Le Président a tenu à exprimer que « les produits démontés dans les bâtiments tertiaires déconstruits sont en aluminium, les plus anciens anodisés et sans rupture de pont thermique. Le SNFA estime à plus d’1 million de tonnes le gisement de produits aluminium à démonter dans les bâtiments d’avant 1990. Il est de la plus haute importance que ces produits de fin de vie restent en France, pour devenir de nouvelles fenêtres, façades ou vérandas. Il faut pour cela une mobilisation de tous les acteurs pour qu’une véritable chaîne française entière se crée, s’organise ou se professionnalise, de la récupération à la fonderie. Nous avons là une occasion unique de créer la boucle fermée, et de décarboner durablement notre filière, en incluant de plus en plus d’aluminium de fin de vie refondu dans nos billettes et profilés, ceci sera accessoirement indispensable pour passer les seuils des futures Réglementations Environnementales. » Bruno Léger a conclu son intervention par cette phrase qui lui est chère : « Restons plus que jamais unis car seule l’action collective est belle. »


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