Le sur-mesure comme méthode, pas comme exception

Si certains industriels multiplient les partenariats visibles, d’autres privilégient une approche plus pragmatique, où le bas carbone ne se traduit pas par une typologie de gamme dédiée, mais s’intègre comme une variable du projet. Reynaers, via son configurateur FDES Reyna’Track®, ne génère une combinaison menuiserie–vitrage bas carbone qu’en fonction des besoins exprimés. L’enjeu n’est pas de brander une gamme, mais d’ajuster le niveau de performance environnementale à la réalité du chantier.

Lorillard pousse cette logique encore plus loin, avec une approche tripartite — matériau, logistique, réemploi — démontrée sur l’îlot Bergère à Paris. Le groupe a conçu une menuiserie témoin pour valider l’ensemble des performances AEV, expérimenté l’intégration d’un vitrage sous vide Fineo — une alternative 100 % recyclable développée par AGC Glass Europe, aussi fine qu’un simple vitrage mais offrant les performances d’un triple (Ug 0,7 W/m².K) — pour répondre aux contraintes patrimoniales du site, et installé une cabine de rénovation directement sur le chantier afin de réduire les transports entre Paris et son usine de Chartres. Un diagnostic précis de chaque châssis a ensuite permis d’identifier les éléments réemployables, les autres étant orientés vers une seconde vie via Cycle Up. Ici, le sur-mesure n’est ni un argument commercial ni une exception : c’est une méthode industrielle visant à concilier performance carbone, respect du bâtiment existant et rationalisation logistique. « Notre démarche n’est pas fondée sur l’exclusivité d’un produit, mais sur la capacité à concevoir la solution la plus pertinente pour chaque opération », rappelle Nicolas Pertué, chargé d’affaires chez Lorillard Bâtiment. Une position qui illustre une tendance de fond : la décarbonation ne s’annonce pas, elle se construit, au rythme des projets et de la réalité des chantiers

Le châssis performanciel mis au point pour le projet. Crédit photo : ©Lorillard.

LÉGENDE IMAGE EN UNE : La vision de Lorillard sur le chantier de l’îlot Bergère à Paris s’inscrit dans une approche tripartite articulée autour de la mesure des performances, la rationalisation logistique et l’optimisation de la filière de réemploi. Un parti-pris de sur mesure afin d’intégrer les innovations verrières et menuisées les plus récentes pour en optimiser l’usage selon le contexte du bâtiment. Crédit photo : ©IMPACT COMMUNICATION & L’AUTRE IMAGE.

Karine Quédreux

Cet article est un extrait du dossier Bas carbone de L’Echo de la baie n°168, de décembre 2025.
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