Le financement, nouveau moteur de la transition bas carbone

Si la réglementation oriente, ce sont désormais les financeurs qui accélèrent. Foncières, investisseurs, banques publiques et privées imposent des critères de plus en plus précis portant sur le choix des matériaux, leur démontabilité, leur recyclabilité, leur potentiel de réemploi, la sobriété énergétique ou encore la capacité des bâtiments à évoluer dans le temps. La clé du changement repose en grande partie sur ces mécanismes financiers : les taux d’intérêt avantageux accordés aux projets vertueux rebattent profondément les cartes. Problème : la façade n’est pas toujours identifiée comme un levier prioritaire, souvent éclipsée par la structure ou parfois, l’usage du matériau bois. La filière PVC–alu–verre doit donc démontrer, preuves à l’appui, l’impact réel de ses solutions. Une façade aluminium bas carbone associée à un vitrage bas carbone peut pourtant réduire de moitié les émissions du lot façade. « On se bat pour faire comprendre que la façade pèse lourd dans le bilan carbone », rappelle Christophe Estival de Wicona. « Quand nos solutions permettent d’économiser jusqu’à 85 tonnes de CO° sur un projet, ce n’est pas marginal. »

L’enjeu consiste donc à replacer la façade dans la grille de lecture des financeurs et à démontrer que le couple menuiserie–verre bas carbone constitue un levier carbone majeur. Comme le souligne Saint-Gobain, la crédibilité passe par la capacité à « fournir des données certifiées, chi˛rées, opposables » pour éclairer les décisions et sécuriser les financements.

Aussi fin qu’un simple vitrage mais offrant les performances d’un triple (Ug 0,7 W/m².K), le vitrage FINEO d’AGC Glass Europe repose sur une technologie sous vide. Sans plomb et 100 % recyclable, il contribue à réduire fortement l’empreinte carbone, en évitant jusqu’à 11 tonnes de CO₂ pour chaque tonne émise lors de sa production. ©Rehau Window Solutions.

LÉGENDE IMAGE EN UNE : Pour atteindre la neutralité carbone et répondre aux critères de la taxonomie européenne, la rénovation de l’immeuble Oxy à Bruxelles a fait l’objet d’une analyse complète par les promoteurs  Immobel et Whitewood. AGC y a déposé puis recyclé les vitrages en calcin pour produire de nouveaux verres, remplacés par des vitrages bas carbone affichant 40 % de carbone incorporé en moins.

Karine Quédreux

Cet article est un extrait du dossier Bas carbone de L’Echo de la baie n°168, de décembre 2025.
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