La fenêtre tient le cap

Chute du neuf et surtout, recul des transactions dans l’ancien, terreau de son débouché majeur, la rénovation… : le renversement de tendance qu’affrontent les acteurs de la fenêtre depuis quelques mois produira tous ses effets au fil de l’année 2024 et probablement encore début 2025. Dans quelles proportions ? L’incertitude reste de mise, tant le contexte macro-économique est lui aussi aléatoire et les voies de l’exécutif difficilement pénétrables. Dans ce contexte chahuté, la filière tient le cap sur un dossier stratégique : la contribution d’une fenêtre plus vertueuse à la décarbonation du bâtiment. En témoignent les nombreux témoignages recueillis dans ce dossier. Plus vertueuse, la fenêtre se fait aussi toujours plus fine, plus personnalisable, plus performante et plus facile à fabriquer et à installer, pour séduire ses clients professionnels, les prescripteurs et les particuliers.

Marché Plus que jamais, la conjoncture challenge la filière

Un résidentiel neuf à l’arrêt, une rénovation qui s’essouffle, un contexte économique incertain laissant voir selon chacun le verre à moitié vide ou à moitié plein, le tout sur fond de besoins criants en logements… C’est dire si 2024 s’ouvre dans un climat chahuté pour le bâtiment et donc pour les acteurs de la fenêtre.

Le logement neuf en apnée

Le logement neuf est sous l’eau et pourrait le rester… un certain temps. Dans sa note de conjoncture publiée fin janvier, l’Alliance pour le logement indique : « En 2023, avec environ 280 000 mises en chantier, la France a atteint, en neuf, un niveau proche de ses plus bas historiques relevés au début des années 1990. » « Si aucune mesure d’urgence n’est prise », selon les estimations FFB, l’activité en logements neufs plongera de 21,3% en 2024, pénalisée par la poursuite de la chute des ouvertures de chantier, conséquence directe de la chute des ventes de logements neufs de l’ordre de 30% : elles descendraient au plancher historique de 241 000 unités. Quant aux permis, ils reculeraient encore de 12,1%. « Ce que nous constatons tous, industriels de la fenêtre, c’est le renversement radical de tendance en 2023 sur le neuf : très fort impact de la baisse du marché des logements, avec de moins en moins de logements commencés en 2023, que ce soit dans l’individuel comme dans le collectif, et des logements plus petits, ce qui veut dire moins de fenêtres. La FFB annonce entre moins 20 et moins 40% selon les régions. On ne voit pas ce qui pourrait inverser cette tendance : les taux d’intérêt restent hauts malgré une annonce récente à la baisse, le coût de la construction est élevé et, les terrains se font rares impactant aussi la construction de maisons individuelles. La rénovation est aussi impactée, du fait de la baisse des transactions dans l’ancien et de l’attentisme des ménages. Ce marché qui constitue notre principal débouché ne s’est heureusement pas écroulé. Dans ce contexte de budgets contraints, la fenêtre aluminium pâtit aussi de son positionnement prix plus élevé. À noter qu’elle enregistre une baisse moindre sur le non-résidentiel neuf (tertiaire), où elle est plus représentée que les autres matériaux. »

La rénovation sur le fil du rasoir

Sur le marché de la rénovation, qui représente 70% de l’activité des acteurs de la fenêtre, le climat est mitigé. Après des années euphoriques où elles ont battu des records, dépassant le million d’unités, les transactions dans l’ancien auraient avoisiné les 275 000 en 2023 et continueraient de baisser vers un pallier autour de 8...