Avis d'expert : Rémy Poutot, Directeur commercial France chez Ehret

« Après la période folle post-Covid, nous sommes revenus aux chiffres de 2019 avec une activité flat sur la partie volets battants. En revanche, le volet coulissant, qui s’est démocratisé en rénovation, progresse. Quand les architectes l’ont remis au goût du jour il y a 10 ans, c’était surtout sur des immeubles neufs en tertiaire. Aujourd’hui, les propriétaires de maison avec de grandes baies vitrées trouvent une protection solaire efficace avec le volet coulissant. Pour l’instant, cette notion est moins valorisée avec le volet battant. Mais la roue va tourner. Jusque-là, le volet battant était surtout soutenu par l’isolation et les aides idoines. Depuis deux ans, toute la France connaît d’importants pics de chaleur et sur des saisons de plus en plus longues. Il faut donc réduire l’inconfort dans le logement notamment grâce à des volets battants à lamelles orientables de différents types et de différentes couleurs, accessoires y compris, ce qui est notre force sur le marché. À l’instar du groupe Actibaie-FFB, il y a une volonté de porter la protection solaire et le confort d’été. En particulier pour tous ces foyers qui n’ont pas le budget pour s’isoler, s’équiper de pompes à chaleur réversibles ou pour vivre dans des logements traversants et ainsi bénéficier des courants d’air. On va continuer à vendre du panneau isolant à des clients très attachés à l’aspect sécuritaire des volets battants. Mais malheureusement ceux qui subissent le plus l’inconfort d’été sont les ménages les moins fortunés qui n’ont pas les capacités financières de rénover énergétiquement. Ils se replient chez eux pendant les pics de chaleur et subissent des températures excessives. C’est anormal. Nous devons donc être capable d’apporter à tous ces ménages des réponses pertinentes. Avec nos volets à lamelles orientables, nous proposons le même confort que du BSO, déployé par les acteurs du volet roulant. Dans les mois à venir, il va aussi falloir adoucir les couleurs pour capter un minimum de rayons du soleil et de chaleur. Tout le monde sature du 7016, et l’aluminium est conducteur. En parallèle et certes pas à la même vitesse que sur le marché du volet roulant, la motorisation se développe. Depuis deux ans, les solutions solaires, que nous proposions déjà sur la partie coulissant, contribuent à sa démocratisation. Aujourd’hui, un sur deux est motorisé en solaire chez nous. C’est une attente du consommateur. Et si c’est encore anecdotique pour le volet battant, le solaire nous a permis de doubler nos volumes en l’espace de trois ans : nous sommes passés de 2,5 % de taux de motorisation à plus de 5 %. D’ailleurs, les clients aujourd’hui arbitrent pour le solaire au dépend du connecté. Si nous restons prisonniers du peu de volume, nous savons qu’il y a un réel potentiel. Dans tous les cas, nous allons continuer de monter en gamme, en proposant par exemple des solutions de moustiquaires pour renforcer le confort ».

Par Stéphanie Lacaze-Haertelmeyer

Cet article est un extrait du dossier Volets de L’Echo de la baie n°156, de décembre 2023.

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