L'Homme du mois : BERTRAND MAUGIN, un esprit libre et positif

#Fabricants Publié le 22 décembre 2014 par L'Echo de la Baie

Accessible et chaleureux, Bertrand Maugin développe avec succès l’entreprise familiale qu’il dirige à Saint-Brévin (44). Il est toujours partant pour lancer de nouveaux projets avec ses équipes et découvrir le monde.

« Vous mettez dans un shaker Mécanique générale + Restauration, vous secouez et vous obtenez un chef d’entreprise »… Parcours original pour le P-dg du groupe Maugin, né à Paimboeuf en 1962. Après un BEP de mécanique générale, il fi le à Paris. Il sera Maître d’Hôtel dans des établissements aussi prestigieux que le Fouquet’s ou La Coupole, avant de rejoindre l’entreprise fondée en 1966 par son père, Gérard Maugin. Bertrand voue une admiration sans bornes au « Baroudeur angevin », surnom donné à ce menuisier bois passé au PVC, qui a beaucoup travaillé mais trouvé le temps d’élever 6 enfants et de pratiquer assidûment le cyclisme. Il vient d’ailleurs de battre le record mondial de l’heure cycliste dans sa catégorie d’âge, 84 ans ! Son fi ls lui doit le goût de l’entreprise et la volonté d’indépendance qui ont fondé sa véritable vocation. Mais l’apprentissage de la mécanique et le sens du service acquis dans la restauration se sont révélés utiles. Désireux d’acheter son affaire, Bertrand avait par ailleurs suivi une formation de 6 mois à la gestion et l’organisation d’entre-prise hôtelière. Elle s’est avérée transposable à la menuiserie… Quittant Paris en 1989, Bertrand rejoint donc son frère Hervé à Saint-Brévin, passant de la production à l’administration, puis au commercial.

Bertrand Maugin : Le sens de l’équipe

Sa philosophie de la gouvernance, il la résume en citant Pierre Bellon, fondateur de Sodexho : « Quels que soient l’environnement et la taille de l’entreprise, son développement sera proportionnel à la volonté de développer, au courage et à la compétence de ceux qui la dirigent… » La volonté de développer, il l’a, passionnément ; les compétences, il s’est toujours attaché à les réunir en s’entourant des meilleurs experts en chaque discipline, manière de s’y former lui-même. Une force, comme celle de prendre les problèmes à bras le corps et de les transformer en points positifs, c’est-à-dire en projets d’amélioration ! Quelques étapes-clés du développement du groupe l’ont particulièrement marqué. Le 1er agrandissement des bâtiments d’origine, de 500 à 1500 m2, en 1991, date à laquelle Gérard cède l’entreprise à Bertrand et Hervé : « En voyant la grande dalle de béton fraîchement coulée, nous nous sommes sentis capables d’attaquer les 5 continents » ! Événement instructif, à rebours, la visite d’une menuiserie industrielle normande. Les opérateurs ont interdiction de se côtoyer quand ils ne portent pas la même couleur de blouse – rouge, verte ou bleue. Du haut de son bureau vitré, le patron les rappelle à l’ordre au micro… « Zola » !

En 2000, la nouvelle usine est construite. Maugin passe de 4 000 à 12 000 m2 : « On a cru que l’architecte s’était trompé », plaisante Bertrand. Le site sera agrandi de 10 000 m2 en 2004 pour intégrer la production aluminium et une autre extension de 3 000 m2 est programmée pour 2015. Décisive aussi, la constitution en 2009/2010 du Comité de Direction qui optimise la structure de l’entreprise : 4 responsables – finances, achats, commercial et production – élaborent la stratégie avec les 2 dirigeants. Des opérations de croissance externe ont été judicieuses : 2003, le rachat d’Open Alu « booste l’entreprise ». En juillet 2014, l’acquisition de Billon Menuiseries doit délester une partie de la production de Saint-Brévin. Mais ce dont Bertrand Maugin est le plus fier, c’est d’avoir « réussi à fédérer une équipe autour du pro-jet d’entreprise » en ouvrant son capital aux salariés. Un tiers d’entre eux est devenu actionnaire : « Cela a renforcé l’esprit d’équipe ».

À la tête du Groupe, les rôles sont bien répartis : à Bertrand, P-dg, commerce, marketing et gestion, à Hervé, Directeur Général, la technique. 2 de leurs sœurs sont salariées de l’entreprise, là aussi sans problème : pas de passe-droit, « les choses sont justes à tous les niveaux ». Les prochains challenges sont clairs : atteindre les forts objectifs de développement du nouveau plan à 3 ans, faire passer le réseau Terres de Fenêtre de 90 à 160 points de vente et être attentif au marché pour engager une nouvelle diversification sur un produit complémentaire en 2015 ou 2016.Le caractère familial de l’entreprise est une force pour la développer. Il permet en outre à ses dirigeants de partir en vacances l’esprit libre : l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est important pour son P-dg. Même si gérer le groupe est une passion, il a besoin de prendre du recul, « lâcher prise » de temps en temps, afin de revenir plus disponible et plein d’énergie « pour travailler les projets à fond ». Il profite alors de ses amis, de sa famille, navigue en Atlantique, en Méditerranée ou dans la Baie de Phuket.

La voile a supplanté le trek longtemps pratiqué, du fameux GR 20 corse au mythique Annapurna. L’Asie est son continent de prédilection, dit-il, évoquant l’ouverture d’esprit des gens rencontrés au gré de ses balades sac à dos dans les petits villages. Savoir s’adapter, ne pas se cramponner à un modèle culturel figé, est essentiel dans son métier fondé sur la relation humaine. Il assouvit ainsi une insatiable curiosité et le goût du partage qui l’ont poussé à contribuer à la création d’une menuiserie pour des orphelins roumains ou à parrainer active-ment dispensaire et école à Madagascar. Un état d’esprit qu’il inculque à ses enfants, Chloé, 25 ans, son assistante depuis peu, et Thomas, 27 ans, infographiste. Ils n’ont pas l’intention de prendre sa suite, mais se voient transmettre par leur père le sens de la vérité, de la justice, du respect de l’engagement, de la constance, de la tolérance et de la patience. Des valeurs à pratiquer au quotidien comme le bonheur « qui commence par l’aptitude à cultiver l’esprit positif. Comme une plante que l’on doit tailler, arroser et entretenir, le bonheur se cultive tous les jours ». Belle image pour celui qui rêve de devenir vigneron…

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