RE 2020 : Quels sont les enjeux ?

#Quoi de neuf ? Publié le 14 novembre 2022 par L'Echo de la Baie

Depuis janvier 2022, la RE 2020 s’applique aux maisons individuelles et aux logements collectifs neufs. Depuis juillet 2022, elle régit les bureaux et bâtiments d’enseignement primaire et secondaire. Quant aux autres bâtiments tertiaires (EHPAD, commerces, gymnases, restaurants…), constructions provisoires et extensions, la mise en application est prévue à partir de 2023. Benoit Mangin, Ingénieur expert R&D en acoustique et thermique chez K.LINE en décrypte les enjeux et souligne l’importance des menuiseries sur la performance énergétique.

benoit mangin

RE 2020 : quels sont les enjeux pour le secteur du bâtiment ?

La RE 2020 s’articule autour de trois objectifs principaux : réduire les consommations d’énergie, garantir le confort thermique des bâtiments en cas de fortes chaleurs et diminuer l’impact carbone des bâtiments. La RE 2020 poursuit les objectifs de réduction des consommations d’énergie de la RT 2012 et les renforce en instaurant notamment une diminution de l’indicateur des besoins bioclimatiques (Bbio) d’environ 30 %. Les objectifs « énergie » deviennent liés à la gestion du confort thermique estival. La prise en compte des besoins et des consommations de froid (réelles ou fictives) rend l’atteinte de ces objectifs particulièrement délicate dans le Sud de la France. Depuis quelques années, la France connaît de plus en plus d’épisodes de fortes chaleurs, qui se traduisent par un besoin de rendre les bâtiments plus résilients vis-à-vis des canicules, et accorder encore plus d’importance au confort d’été. Enfin, limiter les émissions de gaz à effet de serre, est une nouvelle ambition qui s’inscrit dans la stratégie bas carbone engagée par l’État qui ambitionne d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Cette réglementation offre une visibilité sur 10 ans concernant la réduction de l’empreinte carbone des bâtiments avec trois renforcements prévus en 2025, 2028 et 2031 de manière à arriver progressivement aux objectifs.

Les principaux indicateurs

Afin de mesurer les performances des bâtiments et leur conformité à la réglementation, il existe différents indicateurs. Concernant la réduction des consommations d’énergie, les besoins bioclimatiques (Bbio) et la consommation d’énergie primaire (Cep), existants dans la RT 2012, évoluent. Un nouvel indicateur Cep,nr, généralement plus contraignant que le Cep, caractérise spécifiquement la consommation d’énergie primaire non renouvelable. Autre évolution par rapport à la RT 2012, le calcul des besoins de froid devient systématique, même en l’absence de systèmes de climatisation. Un nouvel indicateur le degrés.heures (DH) fait son apparition en remplacement de la Tic et permet un calcul au pas horaire (toutes les heures de l’année). Il permet de déterminer un seuil d’inconfort compris entre 26 et 28°C. Les degrés.heures sont comptabilisés quand la température du bâtiment excède le seuil d’inconfort. Un forfait de refroidissement ajouté aux consommations d’énergie peut en découler. Cette nouvelle approche confère un aspect plus régional à la RE 2020. Concernant les exigences carbone, on distingue l’impact pour construire et maintenir le bâtiment pendant 50 ans (IcConstruction) établi à partir de l’analyse de cycle de vie de ses composants et l’impact des consommations d’énergie (IcEnergie).

Comment les menuiseries contribuent-elles à la performance énergétique et environnementale ?

Sur l’aspect confort d’été, les menuiseries combinées à des protections solaires présentent un rôle essentiel. Pour autant, les apports solaires en hiver sont indispensables pour limiter la consommation d’énergie pour le chauffage. La nature (volet roulant ou brise-soleil) et la gestion (manuelle ou automatique) des protections solaires ont donc un rôle déterminant. La gestion automatique des fermetures permet d’apporter une solution très efficace, notamment dans le sud de la France. Concernant l’impact carbone de la construction, nous avons constaté, au travers d’une étude concernant une maison individuelle, que la façade extérieure du bâti dans sa globalité (fenêtres, volets, enduit, porte extérieure, porte de garage), représente 18 % du total de l’impact carbone des composants du bâtiment. La place des fenêtres seules représente 3 %.
Les professionnels de la construction, qui ont déjà pu se préparer depuis plusieurs années grâce à l’expérimentation E+C-, ont ainsi commencé à s’adapter à cette nouvelle réglementation. La prochaine étape sera l’arrivée du label RE 2020 qui permettra de devancer les seuils prévus en 2025, 2028 et 2031, et ouvrir à d’autres problématiques non valorisées dans la RE 2020 (santé, économie circulaire, biodiversité…). Ce label va permettre au secteur du bâtiment de s’accorder sur un langage commun qui pourra être repris par les organismes certificateurs.


Vous aimerez aussi

Abonnez-vous

Profitez du magazine où et quand vous voulez. Abonnements papier et offres 100% numériques sur ordinateur, tablette et smartphone

Je m’abonne à partir de 78 €

Déjà abonné ? Identifiez-vous

Contact

Tel. +33 (0)2 43 59 90 80