Menuiseries PVC : pour des produits toujours durables

Exposition à des niveaux fluctuants de lumière, à des températures de plus en plus extrêmes, composition variant d’un produit à l’autre… plus que jamais, les menuiseries PVC doivent faire face au cours de leur vie à des événements naturels éprouvants. Si leur effet est toujours parfait lorsqu’elles viennent d’être posées, qu’en est t-il après dix ou vingt ans d’utilisation? Pour répondre, trois adhérents du SNEP, Christophe Fringant, directeur R&D chez Benvic, Sergio Boucinha, responsable Cellule Extrusion chez Grosfillex, et Fifi Kessab, Area Sales Manager France & Africa, chez Renolit, nous expliquent l’ensemble des processus à l’œuvre dans le vieillissement des menuiserie PVC et la manière d’optimiser leur durabilité.

Christophe Fringant, qu’entend t-on vraiment par “vieillissement” du PVC et comment les formulateurs tentent-ils d’en réduire les effets ?

Tous les matériaux plastiques subissent, à l’épreuve des sollicitations naturelles, une altération plus ou moins marquée de leurs propriétés. La nature de ces phénomènes de vieillissement dépend de la nature de la matière. Dans le cas du PVC, tout le travail du compoundeur consiste à combiner des additifs divers, ainsi que différentes autres matières premières pour supprimer ou ralentir fortement les effets du vieillissement. De cette manière, on parvient à obtenir des matériaux qui présentent une très bonne résistance mécanique, une durabilité des propriétés dans le temps, ainsi qu’une évolution limitée des coloris. Ce « savant mélange » est totalement lié à l’expertise du formulateur pour apporter la protection nécessaire.

En France, il existe des protocoles très stricts de validation établis au travers des marques de qualité par le CSTB dans le domaine de la menuiserie, et par le LNE, pour les volets roulants, profilés clôture, tabliers piscine ou profilés RPT. Lorsque nous sommes sur des applications extérieures, l’homologation intègre un test de vieillissement, qui consiste à exposer le matériau sur un site naturel, devant répondre à divers critères d’exposition lumineuse, situé dans le Sud de la France (à Bandol ou Sanary-sur-Mer) et à mesurer leur comportement après exposition. Des essais de vieillissement artificiels sont également réalisés. Dans nos développements internes, nos compounds sont exposés durant dix ans à des conditions climatiques représentatives de divers climats : Europe du Nord, Méditerranéen…

Nous développons ainsi une expertise éprouvée de l’évolution du matériau lors de son vieillissement, qui nous permet d’ajuster la formule aux exigences. Par exemple, un produit devant être exposé en Europe du Nord ne sera pas formulé comme un produit similaire destiné à l’Afrique. Benvic est toujours dans une logique de développement constante et optimise sans cesse les solutions mises sur le marché.

Sergio Boucinha, en tant que concepteur-fabriquant, à quoi êtes-vous particulièrement vigilant pour proposer les produits les plus durables qui soient.

Tout est fonction de l’application souhaitée. Selon les contraintes demandées, on peut scinder le PVC en deux grandes catégories : les teintes claires et les couleurs très denses ou foncées. Pour les couleurs très claires, comme les blancs, gris ou beiges, la durabilité est très bonne et peut aller jusqu’à 20 ans.
Pour les teintes plus denses, il existe encore certaines variabilités, mais différentes techniques, dont le plaxage et/ou le laquage, permettent d’avoir une très bonne longévité des menuiseries PVC.
En plus des tests de vieillissements évoqués en milieu naturel, nous réalisons des essais de vieillissement accélérés. Ceci pour comparer les résultats et choisir la meilleure formulation selon l’application. Mais en tant que fabricant, je pense qu’il est fondamental de proposer sur le marché des produits PVC durables, non seulement en termes de tenue dans le temps, mais aussi avec un coût carbone le plus bas possible pour l’environnement. Ce dernier intégrant, non seulement la durée de l’utilisation, mais aussi la ré-exploitation du PVC rigide.
En effet, une menuiserie PVC d’aujourd’hui a une très bonne durée de vie en fonction des conditions d’expositions et pourra être recyclée. Les chutes provenant des rebuts industriels ou de la déconstruction (fin de vie des PVC) peuvent être réutilisés dans de nouveaux profilés.

Du fait de la dégradation du PVC durant son utilisation, ces recyclés seront réutilisés en sous-couches d’un profilé. Si une tenue aux UV est nécessaire, celui-ci sera alors couvert d’une peau en PVC vierge. Sinon ils peuvent être réutilisés à 100%, cela dépendra des caractéristiques souhaitées du nouveau produit… En résumé, le taux de réemploi peut varier de 0 à 100% de recyclé sur des PVC rigides avec une norme proche de 75% pour des profilés principaux de menuiserie, limitant ainsi l’utilisation d’énergie et de ressources naturelles et/ou fossiles.

Fifi Kassab, pouvez-vous nous expliquer en quoi le plaxage optimise la durabilité des menuiseries PVC ?

Depuis 1984, nos films protègent les menuiseries des outrages du temps ! Le département R&D s’attèle à améliorer les performances techniques des films, de manière à proposer une amélioration continue dans la qualité et la durabilité du produit ! Aujourd’hui, grâce à la Solar Shield Technologie (SST), il est possible de réfléchir le rayonnement infrarouge du soleil, que le film soit blanc ou foncé. Cela permet de protéger le film, l’adhésif et le profilé. Collés à chaud sur le profilé au moyen d’un adhésif spécifique, les films, composés de différentes couches extrêmement fines (de l’ordre du micron) agissent comme de véritables « boucliers ».
Et cela, non seulement dans toutes les couleurs, mais aussi pour tous les aspects (nervurés, effets bois, lisse, mat…). Ainsi, en plus d’être esthétique, le film de plaxage permet au profilé de rester dimensionnellement stable dans le temps. L’ensemble des films est garanti jusqu’à 20 ans partout dans le monde… même dans les pays tropicaux ! Enfin, j’ajoute que la problématique environnementale s’inscrit au centre de notre démarche, dans un premier temps à travers la prolongation de la durée de vie du profilé dans le temps. Mais aussi en proposant des films de réparation déjà encollés, permettant de réparer le film d’une menuiserie sur place, sans avoir à la déposer. Et donc d’agir sur la durée de vie des éléments de la construction.

La qualité des films de réparation est équivalente à celle des films de plaxage ; la garantie est alors relancée. Un engagement éco-responsable fort en faveur de la durabilité du PVC, lequel, il faut le rappeler, contient déjà initialement 57% de sel !

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