L’UFME interpelle les pouvoirs publics

#Quoi de neuf ? Publié le 20 février 2024 par L'Echo de la Baie

Fin janvier, à l’heure où il était encore temps de formuler ses vœux, l’UFME en a envoyé de vigoureux à l’exécutif : « La fenêtre ne peut pas être la grande oubliée des politiques de rénovation énergétique », interpelle l’organisation professionnelle dans une Lettre ouverte au président de la République. Bruno Cadudal et Cécile Sanz, président et vice-présidente de l’organisation, en ont détaillé les arguments et les propositions devant la presse.

Alors que la filière du bâtiment et les professions associées tirent depuis plusieurs mois la sonnette d’alarme, demandant au gouvernement et aux pouvoirs publics des mesures pour pallier la crise qui touche le secteur depuis un peu moins d’un an, la filière Menuiserie, à travers l’UFME, monte à son tour au créneau en ciblant plus particulièrement la rénovation énergétique, au cœur des discours sur la transition écologique et la stratégie nationale bas carbone.

Devant la presse généraliste, économique et spécialisée, Bruno Cadudal et Cécile Sanz se sont livrés le 26 janvier dernier à une défense et illustration de la fenêtre française, de sa filière, de son engagement environnemental tout à fait concret (lire notre dossier Fenêtres)… et de son efficacité dans la rénovation énergétique. « On a du mal à comprendre pourquoi la fenêtre n’est pas mieux considérée dans les aides de l’Etat », s’étonnent-ils.
Deux chiffres : 5% , c’est le taux moyen de prise en charge du remplacement des fenêtres entre 2020 et 2022. 7% : c’est la proportion des aides accordées au remplacement des parois vitrées. Deux taux ridiculement faibles comparés à l’efficacité de la fenêtre en matière d’économies d’énergies, de confort énergétique et acoustique, de santé – efficacité dont les particuliers sont par ailleurs convaincus si l’on en croit le fait que 61% des propriétaires occupants ont remplacé leurs fenêtres lors d’une rénovation globale*.

Changer le logiciel

Tout en saluant la hausse d’un budget MaPrimeRénov’… dont ses adhérents ne voient que très peu la couleur, l’UFME dénonce l’aberration et les effets pervers d’un dispositif dont la complexité va à l’encontre de la massification tant recherchée ! Parmi ces abérations, figure la sous-représentation de la fenêtre – avec notamment sa suppression en monogeste depuis cette année. La question de fond n’est pas de demander plus d’aides, insiste en substance l’UFME : il s’agit surtout de rendre au particulier l’accès au remplacement de la fenêtre en commençant par réparer une grossière erreur d’estimation… qui dure depuis l’élaboration des règles de calcul du DPE et n’a pas varié avec le nouveau moteur 3CL de 2021. En effet, en ne prenant en compte que les parois opaques sans mesurer l’impact des parois vitrées, ce sont des données essentielles qu’il oublie : apports solaires, coefficient de transmission lumineuse, qualité de l’air intérieur via la ventilation naturelle, etc.

Pour tenter de convaincre leurs interlocuteurs de l’ADEME et des autres instances concernées, l’UFME et ses partenaires du Pôle Fenêtre FFB prévoient le lancement d’une étude technique de l’impact du changement des fenêtres dans l’amélioration des performances thermiques des bâtiments. Confiée au cabinet Pouget, elle devrait livrer ses conclusions rapidement…

L’efficacité de la fenêtre est d’autant plus probante que les nouvelles générations de fenêtres double-vitrage arrivées sur le marché depuis le début des années 2000 sont presque trois fois plus performantes que les précédentes, avec un Uw moyen de 1,3 au lieu de 3.

A contrario, défend l’UFME, ce sont donc toutes les fenêtres de 1ère génération et pas seulement les fenêtres simple-vitrage qui devraient être prises en compte par les dispositifs d’aide… soit « près d’un quart du parc », souligne Bruno Cadudal. Cette prise en compte aurait aussi la vertu de la transparence en coupant court à une pratique qui consiste à faire passer le remplacement d’un double-vitrage ancien pour celui d’un simple vitrage… Une communication avait été lancée par l’UFME cet automne. Elle reste d’autant plus d’actualité en ce début d’année.

Enfin, dernier dispositif parmi les leviers pour la rénovation énergétique : la TVA à 5,5%, que l’UFME demande de maintenir pour la pose de fenêtres performantes.
« En sortir, ce serait aller vers du travail dissimulé et de la non-qualité », avertit son Président. Avec bon espoir que les discussions aboutissent d’ici l’automne prochain. Pile pour le rendez-vous biennal de la filière sur Batimat/Equipbaie ?

Lire aussi la lettre ouverte au Président de la République


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