Le PVC : à produit unique, formulation unique

L’un est le spécialiste du PVC rigide. L’autre développe une très forte culture dans le PVC souple, à façon. Loin de s’opposer, Benvic et Actiplast affichent une belle complémentarité sur le marché français des compoundeurs. Tous deux membres actifs du SNEP, ils évoquent aujourd’hui la grande diversité des applications PVC et revendiquent un nécessaire partage d’expériences au sein d’un syndicat dédié à la valorisation du PVC et de ses applications. Echange avec Philippe Gressier, Président de la commission communication du SNEP et Directeur Commercial chez Benvic, et Thierry Jaffrain, Directeur Commercial chez Actiplast.

Vous êtes tous les deux compoundeurs PVC. Quelles sont vos spécificités ?

Philippe Gressier : Nos poudres ou compounds PVC sont principalement dédiés au bâtiment. Nous disposons de deux sites en France : le plus important – notre siège social – produit 75 000 tonnes de PVC par an. Notre second site, consacré au recyclage du PVC, peut produire 4 000 tonnes chaque année. Nous y valorisons la matière en fonction de ses futures applications et du type de déchets (industriels ou post usage). La combinaison de nos expertises en formulation et en recyclage nous permet de proposer des formulations historiques avec un pourcentage de recyclé tout en conservant le même niveau de performances..

Thierry Jaffrain : Chez Actiplast nous avons pour mission de répondre à toutes les demandes PVC : rigides, souples et NFC (Natural Fiber Composite) émanant de nos clients injecteurs et extrudeurs, en France et à l’étranger. La souplesse de notre organisation nous permet de répondre à toutes demandes quelle que soit la quantité. Globalement, nous produisons près de 13 000 tonnes de PVC chaque année. En d’autres termes, nous sommes à la fois concurrents, et complémentaires de Benvic !

Vous reconnaissez chacun la grande versatilité du PVC. Pouvez-vous nous donner des exemples ?

Philippe Gressier : Le PVC ne cesse de s’adapter à une multitude d’applications. Par exemple, dans une chambre d’hôpital, le matériau est omniprésent car il répond aux exigences les plus drastiques, notamment en matière sanitaire, d’isolation, de performances thermiques et phoniques, de sécurité, comme par exemple la résistance au feu. C’est le cas pour les portes coupe-feu, munies de joints intumescents en PVC, ralentissant fortement la progression d’un incendie. Une piscine est à 99% composée de PVC : Liner, rideau, barrière… tout est réalisé en PVC ! Seules les formulations changent. Car à chaque application, correspond une formulation spécifique !

Thierry Jaffrain : L’exemple, à mon sens, le plus “parlant”, dans le bâtiment, concerne les fenêtres. Bien sûr la fenêtre PVC est aujourd’hui incontournable pour les architectes mais savez-vous que, dans une fenêtre aluminium, le PVC est également très présent grâce à ses propriétés permettant la « rupture des ponts thermiques » ? Le PVC est ainsi savamment disposé dans le châssis pour garantir une isolation thermique parfaite, été comme hiver. Tout l’art de notre métier de compoundeur réside dans le “sur-mesure” de nos formulations.

Quels sont pour vous les avantages incontestables du PVC, au regard des autres matériaux ?

Philippe Gressier : Aujourd’hui, les architectes eux-mêmes se tournent vers nous pour que nous puissions élaborer des formulations conformes à leurs cahiers des charges, lors de la construction d’un immeuble ou d’une maison. Non seulement parce qu’il existe de nombreuses solutions très esthétiques, comme le plaxage, par exemple, qui permet la création d’un “effet bois” très bluffant, tout en garantissant une imputrécibilité et une résistance au feu optimales. Par ailleurs, le PVC permet d’atteindre des performances inégalées pour isoler les bâtiments.

Thierry Jaffrain : L’autre avantage concerne la recyclabilité du matériau. Le PVC, qu’il soit souple ou rigide, se recycle très bien. En partenariat avec deux grands groupes industriels français (Aliaxis-Nicoll + Paprec), Actiplast a ainsi développé une formulation spécifique dans laquelle la part de matière recyclée représente 30%. Nicoll commercialise ce nouveau produit éco-responsable sous le nom de Hometech, connu pour être complètement recyclable. Il est passionnant de constater les efforts réalisés pour rendre le PVC toujours plus éco-responsable. Le but affiché de tous les acteurs de la filière étant de diminuer l’empreinte carbone. J’aimerais également citer en exemple le partenariat entre la menuiserie Bouvet et le Groupe Paprec, membre associé du SNEP, qui permet la mise sur le marché de fenêtres PVC intégrant plus de 70% de PVC recyclé. C’est énorme et cela mérite d’être salué.

Que vous apporte concrètement le fait d’être adhérents au SNEP ?

Philippe Gressier : Nous travaillons vraiment pour l’ensemble des acteurs du PVC. Notre champ d’action dépasse l’intérêt des adhérents pour se concentrer sur la valorisation du matériau PVC. La campagne de communication #jesuisArchiPVC en est un bon exemple. Par ailleurs, la Commission Technique et Environnement, effectue un travail colossal d’étude et de recherche. Grâce à elle, le SNEP est reconnu comme un acteur phare dans l’optimisation des applications de l’ensemble du matériau.

Thierry Jaffrain : N’oublions pas non plus la défense de nos métiers ! En effet, la Commission Sociale et Formation travaille sur la validation d’Acquis et de l’Expérience pour rendre toujours plus attractifs nos métiers. Aujourd’hui, l’industrie offre la possibilité à quiconque souhaite s’investir dans notre secteur de s’y épanouir et de bénéficier d’un plan de carrière très attractif. Enfin, faire partie du SNEP, c’est être intégré à un ensemble d’organisations professionnelles, comme l’UPB,  l’AIMCC ou, au niveau européen,  VinylPlus. Nous bénéficions ainsi d’une large audience et d’une représentativité importante au niveau européen.

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