Forte inquiétude de l’UFME et du SNFA face à la confirmation de suspension de MaPrimeRénov’ par le Ministre de l’Economie
#Quoi de neuf ? Publié le 5 juin 2025 par L'Echo de la Baie

L’Union des Fabricants de MEnuiseries (UFME) et le SNFA, les deux organisations professionnelles représentatives de la filière menuiseries, expriment d’une même voix leur vive inquiétude face aux informations parues dans la presse annonçant la suspension des financements MaPrimeRénov’. Et ce, sans aucune concertation préalable avec les acteurs concernés et avec une mise en application quasi immédiate (délai inférieur à un mois).
Dans un contexte de tension extrême sur le marché du logement neuf, la rénovation constitue actuellement le principal débouché économique pour les entreprises du secteur, même si celui-ci est également en décroissance (- 5,3 % par rapport à 2021). Les entreprises de la filière française des portes et fenêtres participent au dynamisme économique de la France. Elles représentent 180 000 emplois non délocalisables répartis dans tout le territoire. Des entreprises qui sont depuis toujours les partenaires des ménages dans leurs travaux de rénovation énergétique. La filière a ainsi été le premier corps de métier du bâtiment à s’engager vers la mention RGE, un label indispensable pour garantir la qualité des travaux de rénovation réalisés. Le marché de la rénovation est donc, pour ces entreprises, un débouché essentiel, d’autant plus important avec la crise du logement neuf.
Considérer ces financements comme un investissement
Au-delà de l’impact positif sur l’environnement, les dispositifs de soutien à la rénovation énergétique doivent être considérés comme un investissement financier et non comme un coût. Ils génèrent en effet des recettes fiscales pour l’État.
La rénovation d’une fenêtre coûte entre 800 € et 1000 € (fourniture et pose) :
– Montant de la subvention MaPrimeRénov’ entre 50 € et 100 €
– Recettes fiscales et cotisations sociales perçues par l’Etat pour ce mono-geste atteignent 285 €
Rien que pour la TVA, ces recettes représentent entre 310 et 365 millions d’euros par an.
Créer un passeport de la rénovation énergétique
Il est également important de rappeler que le remplacement des fenêtres déclenche très souvent d’autres travaux de rénovation, qui génèrent eux-mêmes des recettes fiscales. Pour répondre à cet enjeu de manière concrète et constructive, l’UFME réaffirme sa proposition présentée dans son Manifeste en faveur d’une politique durable de rénovation des logements : mettre en place un « passeport travaux de la rénovation énergétique » en lieu et place du Parcours Accompagné. Dédié aux logements de classes énergétiques D, E, F et G, ce passeport permettrait aux ménages de réaliser, sur une période pouvant aller jusqu’à trois ans, l’ensemble des travaux préconisés par Mon Accompagnateur Rénov’. Ils planifieraient leurs travaux par étape permettant un soutien progressif et mieux maitrisé dans le temps par l’État. Le remplacement des fenêtres, geste simple, efficace et réalisable à l’échelle individuelle, y trouverait toute sa place.
« Dans l’objectif de massifier la rénovation des logements français, la rénovation globale, soutenue par MaPrimeRénov’ Parcours Accompagné, a été fortement mise en avant. Aujourd’hui, alors que ce dispositif porte enfin ses fruits et devrait permettre à la France de tenir ses engagements environnementaux, le seul mécanisme reconnu par les ménages, efficace et accessible va être suspendu. Je rappelle que 75 % de la production de fenêtres est destinée à la rénovation, soit près de 7 millions de menuiseries par an. Cette annonce aura un impact dramatique sur un marché déjà tendu et nos emplois. L’UFME appelle à un dialogue avec les pouvoirs publics, afin de préserver la dynamique actuelle, protéger les entreprises et les emplois, et éviter un recul brutal de la politique de rénovation énergétique. » Laurent DEMASLES, Président de l’UFME et membre de la Fédération Française du Bâtiment
« Il est essentiel que ces aides perdurent et se stabilisent, tant pour les fenêtres que pour les autres solutions, qui permettent aux ménages de réduire leurs factures d’énergie, et d’améliorer le confort de leur habitat. Par ailleurs, on se doit de confirmer à nouveau l’intérêt et l’importance du maintien des fenêtres dans les dispositifs d’aide à la rénovation énergétique. Pour les particuliers comme pour les entreprises ces changements successifs risquent d’induire un désengagement total et immédiat du dispositif vertueux. Nous espérons que le gouvernement saura trouver les solutions pour maintenir la dynamique de la rénovation énergétique. » Dominique THOMASSON, Président du SNFA et membre de la Fédération Française du Bâtiment
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