L'efficience energétique du Bâtiment tous ensemble, tous ensemble!
#Quoi de neuf ? Publié le 16 décembre 2013 par L'Echo de la Baie
Christian Cardonnel, Président de Cardonnel Ingénierie, organisait le 1er octobre dernier sa 10e Convention sur l’Efficience Énergétique du Bâtiment à la Cité des Sciences de la Villette. Cette année, la rénovation de l’habitat était le fil conducteur des tables rondes centrées sur l’efficience passive, active et durable. Le grand témoin était Olivier Sidler. Cet ingénieur en énergétique, directeur de la société Enertech, BET spécialisé dans la maîtrise de l’énergie appliquée aux bâtiments, est l’un des fondateurs de l’Association négaWatt. Quelque 40 partenaires exposants animaient stands et ateliers de réflexion thématiques.
La loi de programmation du Grenelle 2009 fixait à 400 000 le nombre de logements à rénover chaque année à partir de 2013. Le gouvernement actuel a porté ce nombre à 500 000, dont 120 000 en HLM, par an d’ici 2017. En réalité, seuls 120 000 logements privés et 25 000 logements sociaux sont rénovés/an. Le défi à relever est donc de taille. La matinée était dédiée à l’Efficience passive : » Gérer les parois opaques, les baies vitrées, la ventilation en fonction du » métabolisme du bâtiment « , 3 points essentiels illustrés par des cas concrets dans le logement collectif, individuel ou de la copropriété « . Philippe Herbulot, Directeur Commercial et Marketing de Cardonnel Ingénierie, rappelait en introduction l’impact de la rénovation énergétique sur un parc de 33 millions de logements dont les 2/3 ont été construits avant la 1ère RT. Pédagogie, confiance, proposition d’offre technique, financière et d’assurances s’imposent. Les artisans sont des interlocuteurs clés de la rénovation.
Expertise et rénovation globale Les adhérents de la Capeb réalisent 63 % de leur CA dans le bâtiment : 77,7 milliards d’e/an. Henry Halna du Fretay, Délégué Général, soulignait les enjeux de la rénovation pour ces artisans qui travaillent à 55 % en rénovation et à 54 % avec des propriétaires particuliers : leur mission exige une montée en compétence technique, sur les matériaux et les équipements. 50 000 professionnels ont déjà suivi une formation FeeBat. Chaque corps de métier doit être expert dans sa partie, mais il faut aussi privilégier une approche globale pour imaginer une solution d’ensemble de la rénovation des logements. Cela sousentend de mieux formaliser des réseaux d’entreprises artisanales pour formuler une offre globale de rénovation avec un interlocuteur unique. La Capeb accompagne les artisans dans ce sens et valorise l’offre d’éco-rénovation prônée par ses adhérents détenteurs de la marque éco artisan. Réussir une rénovation passe par un audit rigoureux, la pédagogie pour convaincre le propriétaire de la nécessité d’engager une rénovation qui peut être coûteuse (30/40 000 €), un raisonnement en coût global, le respect des objectifs initiaux proposés et des investissements sécurisés par la constance de la réglementation technique et fiscale.
Christian Cardonnel rappela les » 3 mots magiques » de la Convention : Efficience, plutôt qu’efficacité, Énergétique et non seulement thermique, et bâtiment, essentiellement résidentiel. Synergie des acteurs et qualité de la construction sont essentielles. Le grand témoin, Olivier Sidler, précisa que 53 % des 16 millions de logements construits avant 1975 sont des maisons individuelles, 19 % des résidences de < 9 logements et 27 % des immeubles de > 10 logements. 72 % des logements à rénover en priorité sont donc à cibler par les artisans, qui devraient se former à la maîtrise d’oeuvre pour mieux y faire face et apprendre à travailler en groupement. Mener un travail d’intelligence collective suppose de désigner un pilote, qui sera l’interlocuteur du particulier, et d’établir un devis commun optimisé (sans redondance), en travaillant simplement sur des bouquets de solutions techniques de référence (compatibles Eco Ptz) pour atteindre une consommation de 50 kWh/ m2/an. Cette solution permet de respecter des coûts finançables : <300 €/m2. Il évoqua l’exemple de DORéMI, le Dispositif Opérationnel de Rénovation Energétique des Maisons Individuelles, outil de formation- action développé depuis 2011 par Enertech et négaWatt. Des outils existent, ajouta Christian Cardonnel, citant la méthode Cube et l’outil Bati Cube, et le travail en synergie est rentabilisé par des coûts maîtrisés. 1kWh d’énergie économisée, c’est entre 0,05 et 0,15 € d’économie financière, 0,5 à 3,0 kWh d’énergie primaire et 0,02 à 0,3 kg de rejet de CO2 en moins.
Efficience passive
La 1ère table ronde réunit Hervé Lamy (Responsable Technique SNFPSA), Jean-Jacques Chatelain (UNA vitrerie/revêtement), Philippe Rouveau (Architecte, UNSFA), Olivier Servant (Directeur des marchés Saint-Gobain) et Solène Duprat (Cardonnel Ingénierie) sur le thème : Comment optimiser le comportement bioclimatique du bâtiment existant ? Un diagnostic préalable à toute opération de rénovation est primordial. Il doit être mené par une équipe pluridisciplinaire. Chaque bâtiment est unique et l’amélioration thermique ne doit pas induire une diminution du confort ressenti (acoustique). Exemple fut pris de réhabilitations menées par l’Agence Svenn Architectures : Résidence étudiante Bachelard à Villeneuve d’Ascq, immeuble haussmannien à Paris et rénovation BBC de bureaux en site occupé. Pour Hervé Lamy, l’objectif est d’équilibrer les notions de consommation énergétique et de confort. Pour favoriser ventilation saine, protection solaire capitale pour le confort thermique et confort lumineux, rien ne vaut un volet roulant, manuel (qui permet de diminuer de 5° la température intérieure en été) ou, mieux, automatique. Le respect des règles de l’art et des bonnes pratiques est le complément indispensable de la certification des produits. Il signale la sortie du guide des volets roulants qui définit les règles de perméabilité à l’air des coffres et celui, à venir, sur la pose de menuiseries en ITE. L’écoconditionnalité va pousser chacun à améliorer ses compétences par une formation spécifique avec audit sur chantier pour obtenir la mention RGE indispensable à l’obtention des aides. Olivier Servant évoqua, lui, le projet de rénovation du bâtiment de Villeneuve Saint-Georges, initié par Saint-Gobain. Il permettra de transposer en réhabilitation le concept de maison multiconfort concrétisé à Beaucouzé : travail sur l’enveloppe (isolation, remplacement et agrandissement des ouvrants, créations d’ouvertures au Sud, loggias extérieures rapportées, création de 2 logements en duplex en haut du bâtiment), ajout de 2 locaux d’activité en RC, consommations et bilan environnemental optimisés. Il ressort de ces interventions qu’il est nécessaire d’adopter le réflexe énergétique lors de la moindre opération de rénovation -ravalement, changement de menuiserie/ vitrage/protection solaire… L’amélioration énergétique est un plus et les travaux sont à positionner au bon niveau, celui du BBC Rénovation ! Jean-Jacques Châtelain, éco-artisan (RGE), recommande pour tout projet d’écouter, évaluer les besoins, proposer les produits les plus performants, vérifier que les préconisations des collègues sont compatibles avec les siennes, et, globalement, de se mettre au service du client en tirant parti des produits, assez adaptés, proposés par les industriels. De son côté, Solène Duprat préconise d’optimiser le bilan bioclimatique et de donner des orientations (enveloppe, etc…) en fonction des audits sur l’existant pour mener une stratégie patrimoniale. L’appel à un maître d’oeuvre et des équipes pluridisciplinaires ne grève pas le coût global d’une opération qui doit viser le confort de l’habitant, au-delà du respect des règlementations. Pour le choix des matériaux, Oliver Servant souligne l’attention à porter aux caractéristiques techniques des produits, à leurs performance et fiabilité (certifications) et à leurs caractéristiques environnementales (FDES). L’architecte Philippe Rouveau rappelle que le résultat final d’une rénovation est assuré par le contrôle continu de la maîtrise d’oeuvre et des tests tels que la mesure d’étanchéité à l’air.
Attention à la ventilation !
Olivier Sidler appelle à la plus extrême vigilance sur la ventilation pour réussir toute rénovation. La 2e table ronde, » Qualité de l’air intérieur, confort et économie, les vrais défi s de la ventilation » était donc dans le ton ! Si les assureurs français n’ont pas encore assez de recul sur la sinistralité liée aux nouvelles contraintes d’étanchéité à l’air, les retours d’expérience d’Allemagne ont de quoi inquiéter : il faut être très attentif à la solution de ventilation choisie, bien régler et contrôler les débits d’air extrait ET sortant, et insister sur l’indispensable maintenance du système installé, guide d’utilisation du bâtiment aidant, sous peine de voir les consommations d’énergie renchéries. Christian Cardonnel évoqua l’exemple réussi de la rénovation d’une résidence à Pomponne. Là encore s’est imposé le principe de base d’une rénovation réussie : » Tous ensemble et tout ensemble « .
Bilan et prochaine Convention
Avec 1 050 inscrits, cette session a compté 850 participants autour de 40 partenaires. Une fréquentation en progression de 25 % pour un événement désormais incontournable, orienté sur » l’efficience énergétique et le travail ensemble « . Les tables rondes 2013 et les Ateliers (nouveauté 2013) proposés et animés par les partenaires exposants, ont eu du succès. Prochain rendez-vous est donné pour la 11e édition de la Convention EEB, le mardi 21 octobre 2014 à Paris, sur le thème : » Réussir le confort durable « .
Sophie Dumoulin
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