Zoom projet : rénovation de la faculté de Marseille - 3 tours de force

Groupe Lorillard : avec Wicona, Louineau, Ariño Duglass
Rénovation de la faculté de Marseille : trois tours de force

Avec sa structure en étoile composée de trois corps de bâtiment hissés à 37 mètres, la faculté de pharmacie marque depuis 1972 un repère urbain à Marseille. Le défi de sa rénovation énergétique est passé par le remplacement de ses façades. Conçu avec l’agence d’architecture Patriarche, un tour de force orchestré par Lorillard Bâtiment pour Léon Grosse, avec les solutions Wicona, Louineau et Ariño Duglass.

Les façades initiales sont rythmées par une grille en béton armé composée d’épines verticales et de dalles saillantes, « un principe de “façade étagères” typique de l’architecture moderne d’après-guerre », souligne Patriarche. Intégrés en retrait, difficilement accessibles pour leur entretien, les châssis d’origine en bois et simple vitrage laissaient aussi peu de chance d’entrer à la lumière naturelle qu’ils favorisaient le passage du froid et du chaud.

La réhabilitation de la façade posait des problématiques spécifiques. Parmi elles : la ventilation pour l’extraction des polluants générés par les travaux de laboratoires. Celle-ci doit être gérée en même temps que la conformité aux réglementations de sécurité incendie, inexistantes lors de la construction, et qui s’appliquent selon la règle du C+D, ici spécifiquement dans le cas d’un IGH.

En réponse à ces enjeux, Patriarche a conçu une nouvelle peau en mur-rideau, soit près de 4000 m2 de surfaces vitrées déportées vers l’extérieur en rive de dalle. Tout en préservant l’identité architecturale du bâtiment, cette solution aussi efficace qu’élégante a, de plus, facilité l’intervention en site occupé.

4000 m2 de mur-rideau

La nouvelle enveloppe met en œuvre 936 cadres de mur-rideau Wicona Wictec 50 ancrés au nu extérieur des dalles béton, soit une avancée de près d’1 mètre par rapport à l’ancienne façade. Ils intègrent des ouvrants Wicline 65 à vitrage extérieur collé (VEC) sur des allèges pleines de type shadow box. Ce dispositif assure un coupe-feu entre les étages tout en créant un effet miroir identique à celui des ouvrants.

S’agissant de l’autre problématique feu, localisée à chaque angle de jonction entre les ailes du bâtiment du fait de leur potentiel « effet cheminée », les façades sont en mur-rideau pare-flamme 1 heure Wictec 50 FP EI60 intégrant des ouvrants pare-flamme 30 minutes Wicline 75 FP EI30. Cette conception a requis un avis de chantier garantissant la sécurité, la durabilité et la conformité de l’ouvrage, PV validé par Efectis pour la partie feu.

Avis de chantier

Ce chantier se caractérise par le fait d’être soumis à l’avis de chantier de Qualiconsult, qui a établi un cahier des charges détaillé pour assurer la sécurité, la durabilité et la conformité de l’ouvrage. Pour ce faire, le Groupe Lorillard s’est appuyé sur les recommandations de son partenaire Louineau pour la fixation des 936 cadres de murs rideaux Wicona, en utilisant des pièces d’ancrage en acier galvanisé à chaud. Il était essentiel de répondre aux exigences de reprise d’efforts du bâtiment, notamment en tenant compte de l’effet vortex du vent sur le bâtiment en dièdre et de la corrosion, accentuée par la proximité du littoral (3 km).

Un assemblage verrier ingénieux

Pour la conception et la fourniture des éléments verriers, le Groupe Lorillard a collaboré avec la société espagnole Ariño Duglass. Dotée de la certification PASS-VEC du CSTB, elle a conseillé et réalisé un double vitrage à la fois isolant et acoustique pour équiper le mur-rideau : un assemblage ingénieux d’un verre extérieur de 6 mm trempé, d’un intercalaire argon de 16 mm et d’un verre intérieur de 10 mm à faible émissivité.

Face au souhait de l’architecte d’un verre à contrôle solaire sérigraphié, Ariño Duglass a recommandé l’utilisation du verre à contrôle solaire hautement réfléchissant Stopsol Supersilver, qui présente un effet miroir distinctif. La face intérieure du panneau de verre extérieur a été traitée avec le Stopsol Supersilver lors du processus de trempage, tandis que la face extérieure du même panneau a été sérigraphiée sur la base d’une technique basée sur la céramique.

Planning serré… et respecté

« Les délais accordés par le Plan de relance ont impliqué une programmation dans des temps records que nous avons pu tenir grâce à nos partenaires », explique Édouard Champion, le conducteur de travaux de la direction du patrimoine d’Aix-Marseille Université (maître d’ouvrage). « Huit mois après la livraison, l’objectif de 35% de réduction des consommations d’énergies est en vue et nous approchons les 60% de gain en émissions de CO2. D’un avis unanime, le résultat est magnifique ! »

Laurence Martin

Cet article est un extrait du dossier Façades de L’Echo de la baie n°166, de septembre 2025. Pour lire le dossier en intégralité, vous pouvez vous abonner ou acheter à l’unité ce numéro ici : https://www.lechodelabaie.fr/abonnements/