Interview de Dominique Thomasson, Président du SNFA
#Marchés Publié le 5 septembre 2025 par L'Echo de la Baie

Dans sa note de conjoncture de juin, la FFB indique des chiffres négatifs sur les marchés du neuf impliquant les façades, notamment sur les bureaux, « toujours en crise » du côté des surfaces commencées et autorisées, sur les bâtiments administratifs, en recul (surfaces commencées) et la tendance toujours négative des bâtiments publics et hôtels autorisés…
Dominique Thomasson : « Néanmoins, le marché de la réhabilitation des bâtiments existants représente une part de plus en plus significative de l’activité de nos entreprises. Si l’enjeu majeur d’un projet de réhabilitation concerne l’enveloppe vitrée, les façadiers doivent se positionner comme les porteurs principaux de ces projets.
Dans un contexte d’enjeux environnementaux de plus en plus prégnants, qui mieux que nous peut assurer une dépose de l’existant en boucle fermée ? Qui mieux que nous peut définir ce qui peut être conservé et ne remplacer que le juste nécessaire tout en maintenant les performances de l’ouvrage ? Qui mieux que nous peut réaliser des travaux de remplacement de façade en site occupé ? »
Précisément, le SNFA vient de publier le premier guide dédié à la rénovation des façades-rideaux à ossature métallique (lire encadré). Quelles sont ses ambitions ?
D. T. : « Nous avons constaté de plus en plus de demandes de rénovation partielles pour lesquelles il n’existait aucun cadre. Ce type de rénovation nécessite d’être en mesure de connaître l’ouvrage initial et de pouvoir juger s’il peut supporter les modifications souhaitées. Ce guide permet de définir le périmètre technique, de repréciser les règles de l’art et les points de vigilance. Il s’adresse aux maîtres d’ouvrage et aux maîtres d’œuvre. Nous souhaitons les informer sur ces critères indispensables à une réhabilitation pérenne et conforme aux performances attendues. »
Ce guide permet d’apporter des éclaircissements dans un domaine où il n’y a ni règles de conduite ni pratiques définies. C’est une réponse à un besoin. Il offre une vraie méthodologie afin de créer un dialogue entre les différents acteurs sur la base d’une liste de critères. »
Dans ce contexte, quels sont les points clés pour les façadiers de la feuille de route que vous avez présentée lors de l’AG du SNFA en juin ?
D. T. : « Nous mettons à jour la donnée environnementale pour la façade et nous proposerons un configurateur équivalent à celui des fenêtres. Nous travaillons activement à la réduction du poids carbone de l’aluminium pour être plus vertueux à travers trois actions fortes que sont l’optimisation du poids carbone de la première fusion, le travail sur la chaîne de revalorisation de l’aluminium pour sa deuxième vie et la maximisation des projets de réhabilitation pour ne changer que ce qui est nécessaire.
Côté technique, nous avons également de nombreux chantiers en cours : la révision des DTU pour une meilleure prise en compte des nouveaux enjeux que sont par exemple l’optimisation des besoins en matière et l’intégration de nouveaux matériaux dans nos systèmes constructifs ; la définition des critères de qualification de nos produits dans le cadre de la RE2020 pour les bâtiments Tertiaire, dans le cadre du RPC à l’échelle européenne…
Tous les travaux menés sur la rénovation le sont également sur le neuf. Nous développons des solutions de façade répondant aux indicateurs de la RE2020. Une étude réalisée par Tribu, basée sur 100 simulations multizones climatiques, montre qu’un bâtiment vitré à 40%, même sans protection solaire, répond mieux aux exigences de la RE2020 qu’un bâtiment vitré à plus de 20%. De plus, les seuils du confort d’été (DH) peuvent être respectés même avec une façade vitrée à plus de 60% grâce à des protections solaires extérieures.
Nous avons, en neuf comme en rénovation, de beaux ouvrages à réaliser. »
Concernant le travail avec Valobat, que pouvez-vous en dire s’agissant des façades ?
D. T. : « Nous travaillons avec Valobat sur un accompagnement spécifique afin de favoriser la mise en boucle fermée de ses ouvrages. »
Laurence Martin
Cet article est un extrait du dossier Façades de L’Echo de la baie n°166, de septembre 2025. Pour lire le dossier en intégralité, vous pouvez vous abonner ou acheter à l’unité ce numéro ici : https://www.lechodelabaie.fr/abonnements/
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