Parole d'architecte : Questions à Bathilde Millet, Architecte

#Architectes Publié le 14 avril 2019 par L'Echo de la Baie

Distinguée « œuvre originale » par le prix des Femmes architectes de l’ARVHA remis en décembre dernier*, sa Résidence étudiante 217, à Roubaix, met notamment en œuvre une fenêtre associant innovation acoustique et d’usage. Rencontre avec Bathilde Millet, à la tête de l’agence parisienne qui porte son nom.

Interview de Bathilde Millet, Architecte

L’Echo de la baie : Comment avez-vous rencontré l’architecture ?

Bathilde Millet : Mes parents étant tous deux architectes, j’ai grandi dans un climat propice qui m’a forcément mise sur la voie… Mais ce qui m’a le plus marquée, bien avant de faire mes études, c’est la découverte des villes en Italie. J’ai été émerveillée par ces cités toscanes comme San Gimignano ou Lucques, où se déploie tout ce qui fait la qualité d’une place : elle crée un véritable lieu et lien social qui évolue au fil de la journée ; elle est conçue comme un vide habité permettant d’apprécier le plein qu’elle orchestre tout autour. Et puis il y a aussi l’art roman, cette sobriété élégante qui me laisse sans voix encore aujourd’hui… Ce qui me touche d’abord en architecture, c’est la ville, les rapports entre les espaces construits et non construits.

Vous placez votre premier projet, les Villas Sarrail à Roubaix, un ensemble de logements collectifs/maisons individuelles lauréat du concours Europan 6** en 2002, sous le signe de la Parabole des Hérissons, de Schopenhauer : au terme d’une longue nuit d’hiver, ceux-ci finissent par découvrir comment trouver entre eux « une distance moyenne, très convenable » leur permettant de s’abriter « sans pour autant se témoigner une trop grande et piquante affection ».

À quels enjeux tentent de répondre votre pratique ?

B. M. : Le projet de la Parabole des Hérissons a marqué ma carrière d’architecte. Il a d’abord été mon projet de fin d’études, primé au concours Europan puis, quelques années plus tard, la première opération construite de l’agence et, enfin l’opportunité de rencontrer la Région Nord, pour laquelle j’ai eu un véritable coup de cœur et où la grande majorité de nos projets est localisée aujourd’hui. Sur la métropole lilloise, la question du vivre ensemble est particulièrement présente au travers du concept de « ville intense » initié par la communauté urbaine. C’est aussi une métropole nous avons rencontré des maîtrises d’ouvrages publiques ouvertes au dialogue et à l’expérimentation. Ça compte ! Aujourd’hui encore, dans la continuité de la Parabole des Hérissons, nous tentons de répondre sur chacune de nos opérations de logements à l’enjeu consistant à concilier intimité et partage en respectant l’échelle physique. Pour ce faire, nous sommes convaincus que préserver la sphère intime constitue une condition préalable à l’existence d’espaces partagés voulus et non imposés.

En parallèle de cette question fondamentale de l’échelle, nous tentons d’introduire la notion d’ouverture et de flexibilité à travers des projets urbains ou architecturaux délibérément « non finis ».

À toutes les échelles, il s’agit de ménager des espaces de réserve où le foncier n’est pas verrouillé, pour laisser la place à l’aléatoire et permettre à la ville de s’adapter avec le temps. Par exemple, les quatre bâtiments de la Résidence universitaire 217, toujours à Roubaix, se structurent le long d’une rue intérieure ponctuée par des espaces volontairement « non définis », dont l’occupation pourra évoluer au fil des besoins et des années.

Pour lire la suite de l’interview de Bathilde Millet :

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