Coup dur pour le secteur du BTP

#Quoi de neuf ? Publié le 13 juin 2019 par L'Echo de la Baie

Lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale ce 12 juin 2019, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé vouloir « [transformer] le CITE en une aide plus massive, versée à ceux qui en ont le plus besoin ». Zoom sur le « coup de tonnerre » sur le secteur du BTP.

Sans aucune concertation, le BTP se retrouve à financer la moitié des 5 milliards € de baisse d’impôt sur le revenu annoncée à l’issue du Grand Débat.

En effet, la fin annoncée de la fiscalité réduite appliquée au Gazole non routier GNR représente un surcoût de 900 millions d’€ pour le BTP. Sans alternative réelle et immédiate pour les TPE/PME. La remise en cause de la déduction forfaitaire spécifique annoncée par le Premier Ministre représenterait une augmentation du coût du travail sur les salaires jusqu’à 1,6 SMIC, désastreuse dans un secteur de main d’œuvre.

Aussi, l’abattement pour « frais réels » dans le BTP représente 700 millions €. Auquel il convient d’ajouter, par incidence directe, l’effet de l’allégement « Fillon » sur les salaires. Soit jusqu’à 1,6 SMIC, soit 650 millions d’euros.

Autrement dit, la remise en cause de la déduction forfaitaire spécifique représenterait pour les TPE/PME du BTP un surcoût de 1,3 milliard d’euros.

Une charge pour le BTP de 2,2 milliards d’euros

Ces deux mesures GNR (+900 millions) + déduction forfaitaire spécifique (+1,3 milliard) font porter sur le seul secteur du BTP une nouvelle charge de 2,2 milliards d’€ ! Les deux mesures impacteraient prioritairement les TPE/PME situées en zone rurale. Ces dernières qui ont des chantiers loin des grandes métropoles et dont les salariés ont des déplacements importants.

Quel impact sur l’emploi?

Ces deux mesures impacteraient un secteur de main d’œuvre. Celui qui a créé près de 50 000 emplois depuis 2017 après avoir connu une crise sans précédent. Le Premier Ministre a raison de se féliciter que le chômage atteigne son plus bas niveau depuis 10 ans. Les entrepreneurs et artisans du BTP y ont largement contribué depuis 2017. Jusqu’à quand ?

Le CITE : une aide plus massive

Concernant le logement, le Premier ministre veut en outre revoir la copie des dispositifs d’aide à la transition énergétique : « Nous remettrons donc complètement à plat les aides existantes à la rénovation énergétique, parce que ces aides sont d’une effroyable complexité, parce qu’elles profitent en réalité aux ménages les plus riches. Nous transformerons donc le Crédit d’impôt de transition énergétique (CITE) en une aide plus massive, versée à ceux qui en ont le plus besoin. » Et de faire la passerelle avec les projets de loi actuellement discutés au Parlement et des amendements qui s’y ajoutent : « (…) à part dans le logement social, nous ne disposons pas aujourd’hui des leviers efficaces pour venir à bout des passoires thermiques qui plombent le climat et le pouvoir d’achat de nos concitoyens. Nous devons donc les inventer ensemble. Je sais que les députés feront des propositions, et j’y suis ouvert. » Une référence directe à l’amendement à la loi énergie déposé par la députée LREM Marjolaine Meynier-Millefert, concernant l’interdiction à la location des passoires thermiques.


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