Portrait : Atulam redonne des couleurs à la fenêtre bois

#Fabricants Publié le 27 juin 2016 par Elodie Gerard

Début juin, Xavier Lecompte célébrait à Jarnages les 20 ans du rachat de l’entreprise creusoise et l’inauguration du show-room créé dans son usine agrandie en 2015 pour la 3e fois. Fidèle à sa stratégie fondée sur la qualité du produit, du service et d’une finition durable, il fait entrer la fenêtre bois dans l’univers de la décoration et lance la marque « La Fenêtre française ».

Le défi relevé en 1996 par cet ingénieur de formation œuvrant alors dans le conseil a exigé des nerfs d’acier et une foi inébranlable dans le matériau bois, devenu minoritaire sur le marché de la fenêtre. Il reprenait à IsoFrance Fenêtres l’atelier de menuiserie créé en 1965, baptisé Atulam en 1974 (Atelier d’Usinage Lamifié), dont le groupe était l’unique client. CA d’alors, 1,5 Me avec 21 salariés. En 2015, avec une croissance d’encore 8 % alors que l’entreprise est en travaux, le CA affiche 14 Me avec 110 salariés.

Progression visée en 2016 : 5 %. La 3e extension (5 000 m2) réalisée depuis son arrivée, après doublement de l’usine en 2007, doit lui permettre de faire face à une demande croissante. L’investissement de 5 Me s’achevait avec l’ouverture d’un show-room en forme d’écrin pour des menuiseries bois de haute qualité, dont le contingent réalisé en chêne de France PEFC bénéficiera de la marque fraîchement déposée avec son logo, « La Fenêtre française » (http://www.lafenetrefrancaise.fr/). Le prochain investissement sera dédié à la porte d’entrée…

Atulam parie sur la fenêtre bois et le made in France

« Nous développons, presqu’à 100 % en rénovation, un vrai savoir-faire de qualité ». La stratégie de cet adhérent Menuiseries 21, actuel Président de l’UMB/FFB, a consisté à miser sur le savoir-faire bois traditionnel et une innovation poussée notamment sur la finition. Il fallait redonner envie d’acheter une menuiserie bois à un consommateur en quête de produits chaleureux et performants qui n’exigent pas d’être repeints tous les ans. D’emblée, Xavier Lecompte a ré-instauré l’assemblage à double enfourchement (tenon et mortaise) et la fermeture mouton/gueule de loup, garanties de non-déformation même en grandes dimensions : « C’est l’ouvrant qui tient le vitrage, pas l’inverse »… Il s’est lancé sur le marché de la porte d’entrée et attaqué à la finition : « On n’achète pas une voiture à peindre » ! La boutique pilote de Guéret, seul magasin de pose d’Atulam, est un poste d’observation privilégié du consommateur pour l’entreprise qui vise une clientèle de professionnels –900 menuisiers et installateurs de fenêtres, dont les adhérents de réseaux. Xavier Lecompte s’appuie sur 30 agents commerciaux pour étoffer son maillage et s’assurer de la qualification des clients pour ne pas voir réduit à néant le soin porté à la fabrication. La vidéo « Les Tontons poseurs » leur rappelle les bons principes de pose (dépose totale) et l’1 des 2 salariés dédiés d’Atulam va sur leur 1er chantier pour accompagner leurs poseurs. Atulam parie sur le bois matériau écologique et durable, le made in France de qualité et une finition durable pour reprendre des parts de marché au PVC. Tout commence par la qualité du bois utilisé, acheté sec : du bois massif ou lamellé-collé 3 plis sans aboutage pour les fenêtres à lasurer et du lamellé-collé 3 plis tout abouté pour celles à peindre. Essences : chêne français, issu de forêts durablement gérées, bois exotique d’Afrique (Moabi, Bossé, Sapelli) et pin sylvestre.

En production, selon une organisation linéaire efficace, l’automatisation (machine de coupe avec optimisation des chutes, robots d’usinage dont un à 5 têtes, robot de peinture) se conjugue au savoir-faire manuel, avec le souci poussé du détail, jusqu’à l’emballage thermoformé. Les collaborateurs adhèrent au projet d’entre-prise. Une charte de la diversité a été signée pour enrichir l’effectif de talents féminins par exemple, en misant sur l’état d’esprit des candidats, outre leur compétence. Les conditions de travail sont optimisées, au-delà des 1ers investissements sur l’aspiration des poussières. Après coupe, rabotage, usinage puis assemblage, la pose des quincailleries (paumelles entaillées) et du vitrage fait l’objet de tous les soins. Le consommateur peut demander de réutiliser d’anciennes crémones ou grilles de porte d’entrée. Le cintrage est courant : anse de panier, œil de bœuf… La finition, après assemblage, est un cheval de bataille de Xavier Lecompte qui a travaillé avec Remmers pour mettre au point des peintures en phase aqueuse durables et contemporaines : couleurs opaques tous RAL, lasures tons bois, à garantie certifiée 10 ans. Certaines menuiseries posées il y a 18 ans (à Guéret ou Neuilly) sont « comme neuves » : la durée de vie réelle serait donc plutôt de 25 ans ! Les produits lasurés ne représentent plus que 20 % de l’activité et la bicoloration fait partie des options. Un robot de peinture intervient après application d’une couche de pro-duit isolant. Le nouveau process de finition a réduit de 12 à 4 h le temps de séchage. L’ancienne cabine est utilisée pour les couleurs spécifiques, en particulier sur les portes. Sont déclinées des finitions métallisées ou huilées (celle-ci travaillées pour un jour être adaptées aussi en extérieur).

« L’intérêt de la couleur est de permettre à la fenêtre de s’intégrer à des univers traditionnels ou contemporains. La fenêtre s’inscrit dans la décoration, comme le meuble »… De la menuiserie à l’ébénisterie ! « Mon Métier est de donner envie et de réaliser le rêve de nos clients », répète le P-dg. Les produits proposés permettent d’accéder à une offre de qualité déclinée en divers styles et niveaux de gamme : « Tradilou, la qualité à l’ancienne, Estilou, la modernité à l’ancienne, Estibelle, la belle qualité, et Primabelle, le 1er prix de la qualité ». Les portes d’entrée -50 au catalogue- réalisées aussi sur-mesure, sont personnalisées ou entièrement imaginées par le client final. Rendez-vous sur Artibat et ÉquipBaie !