Solar Décathlon 2014, l'habitat de demain au Domaine du Roi Soleil

#Fabricants Publié le 27 septembre 2014 par L'Echo de la Baie

Solar Décathlon 2014, le concours universitaire international d’architecture du futur se tenait à deux pas du Château de Versailles. Les prototypes d’habitat solaire, édifiés par 20 équipes de 16 pays, étaient évalués sur 10 épreuves. Les critères d’évaluation valorisaient densité, mobilité, innovation, sobriété énergétique, accessibilité financière et contextualisation du projet dans son environnement d’origine.

Ces thématiques donnèrent une couleur particulière à des projets majoritairement pensés pour l’habitat collectif. Pascal Rollet, Architecte et Directeur de la compétition, vainqueur du Solar Decathlon de 2012 avec Canopéa, le confirmait : il s’agissait de privilégier la sobriété énergétique et des solutions passives (production solaire de 5 kW maxi), indissociables de la mobilité, et d’inscrire les projets dans un modèle économique réaliste. Les équipes en compétition ont souvent misé sur des structures modulaires ou mobiles ajoutées à l’existant, de préférence à sa démolition (Rhome for Density/Rome, lauréat, Philéas/Atlantic Challenge/France, 2e prix à 0,88 points du 1er, Home with a Skin, Pays-Bas, 3eprix, Rooftop/Berlin, Embrase/Copenhague, Casa/Mexico ou OnTop/Francfort) et des espaces collectifs à partager (Livelib/Paris, Your+/Suisse). Du logement urbain (SymbCity/Espagne) à l’habitat d’urgence (qui peut devenir durable, Casa Fenix, Chili/France), de la construction en zone inondable (Adaptive House, Bangkok) à l’habitat social très économique (Reciprocity, USA/France), du bâtiment post tsunami (Renai House, Japon) à la maison passive dans son enveloppe textile (Techstyle House, USA/Allemagne) ou polycarbonate (Ressò/Barcelone), sans oublier l’habitat accessible aux personnes âgées (Trópika/Costa Rica, 1er prix du public)… la découverte des projets d’Europe, Asie et Amériques était passionnante.

Au-delà des innovations techno-logiques (matériau à changement de phase utilisé pour Project H Naught/Inde et Techstyle House, stockage de l’énergie (OrchidHouse/Taiwan, Prix design urbain) et panneaux solaires performants), pour Pascal Rollet c’est la proposition de mutualisation d’énergie, l’idée du module ajouté contribuant à améliorer l’existant qu’il faut retenir : « La transition énergétique n’est pas que technologique, elle est aussi sociale ». Une proposition de nouveaux modèles, industrialisables, par des universitaires sans œillères : ils partent de problèmes urbains très concrets pour imaginer des solutions parfois révolutionnaires, intégrant même des surfaces dédiées à l’agriculture urbaine (Philéas, EFdeN/Roumanie ou Embrace/Danemark) et au végétal.

Les industriels ont soutenu les projets

Saint-Gobain a soutenu 6 projets. Côté vitrage, il s’illustre sur Philéas, module prototype composé d’un logement à énergie positive avec serre de 70 m2et loggia de 15 m2 : une extraction du projet de réhabilitation du bâtiment industriel nantais Cap 44, transformé en pôle de maraîchage avec logements, bureaux et restaurant. Ses légumes seraient produits sur un toit sous verrière photovoltaïque de 1 000 m2 en Climaplus One de Glassolutions (avec batterie plomb) formant double peau en toiture et façade Nord : 35 modules répartis sur 4 pentes exposées Sud, avec ventilation par lanterneaux. Les intercalaires Warm Edge Swisspacer Ultimate pour l’ensemble des volumes vitrés améliorent la valeur lambda de 20 % par rapport à ceux de la génération précédente, grâce à leur feuillard composite métallisé. À noter les menuiseries signées Minco, dans ce Philéas signé Atlantic Challenge (étudiants, architectes, ingénieurs et designers d’universités de Nantes et Angers), 2e prix, qui a aussi remporté l’épreuve efficacité énergétique. Le projet de réhabilitation de Cap 44 se caractérise aussi par la création de brèches au travers du bâtiment pour y laisser pénétrer la lumière naturelle et de loggias pluggées dans la structure de la façade pour la mettre en relief et offrir des espaces tampons aux logements.

Partenaire Or officiel du Solar Decathlon 2014, Serge Ferrari participait à 8 projets. Pour le lauréat Rhome for denCity/Universitá Degli Studi di Roma Tre, 250m2de membranes imper respirantes Stamisol Pack 500 favorisent isolation thermique et régulation de l’humidité en couverture ; 2 stores en screen compo-site Soltis 92 blanc assurent le confort thermique et lumineux. 3 stores motorisés en screen composite Soltis 86 confortent la protection solaire extérieure de Philéas. En protection solaire intérieure, le screen composite Soltis 99 LowE (40 m2) mis en œuvre dans la serre régule thermiquement l’ambiance de Home with a Skin (Prix développement durable) : protection thermique (facteur solaire 34 %) et faible émissivité (refroidissement passif), sans éblouisse-ment (face métallisée). Pour Casa Fenix (Valparaiso/La Rochelle), réponse aux situations d’urgence liées aux catastrophes naturelles extrêmes, il fournit en protection solaire extérieure le grand brise soleil de l’espace accueil (6,72 m x 4,70 m) et 11 brise soleil sur les menuiseries Sud et Ouest en screen composite Soltis 86, compromis entre protection solaire et confort lumineux. À la Casa/Mexico, Prix Ingénierie et Construction, projet en forme de boîte à outils, la protection solaire extérieure (stores non motorisés) est assurée par 283 m2 de Soltis 86, léger, durable et 100 % recyclable.

Sa transparence garantit visibilité vers l’extérieur et confort visuel. En toiture, 200 m2 de membrane composite Stam 6002 en forme d’impluvium permettent de récupérer les eaux de pluie stockées ensuite dans des réservoirs. Sur OnTop/Francfort, le screen imperméable Soltis W96 du toit terrasse concilie luminosité, étanchéité, confort thermique et translucidité. 114 m2 de membrane composite FT 381 en beige habillent SymbCity :façades micro climatiques Sud-6 panneaux brise soleil- et Nord -6 panneaux protégeant des intempéries et masquant les équipements techniques- et garde corps en partie basse de l’habitation. Sur la grande baie vitrée Sud de Your+ (Prix Confort), le screen composite Soltis 86 coloris bronze en protection solaire extérieure assure confort thermique et visuel et préserve l’apport de lumière naturelle.Des fenêtres Integra Velux éclairent l’étage du prototype de l’équipe romaine lauréate Rhome for denCity. Ce projet de régénération d’un quartier antique se distingue par l’utilisation décorative de panneaux photovoltaïques, en larges bandes noires sur les côtés et la façade du bâtiment en plus de la toiture.

Ils sont plurifonctionnels : chaque logement peut faire coulisser le sien pour fermer la loggia et ils peuvent se relever en pare soleil, accroissant le rendement des cellules photovoltaïques. Velux a contribué aussi au projet de densification et réhabilitation d’habitat Embrace (équipe danoise Team DTU). Ses espaces privés s’articulent aux parties publiques via un espace tampon protégé par un bouclier climatique : toiture vitrée à pente courant sur les modules privés, serres ouvertes pour la culture de végétaux et les circulations. Pour le pro-jet en démonstration de Résidence étudiante de la Team TU Darmstadt, Cubity, la verrière modulaire Velux posée sur le toit plat du bâtiment éclaire de lumière naturelle la pièce commune. Solarlux a fourni la cloison accordéon en verre SL 45 à 5 vantaux du projet arrivé 3e, Home with a Skin (Team Prêt à loger) de l’université technique de Delft (qui avait accompagné la construction de son siège néerlandais). Solution pour les maisons traditionnelles en bande des années 60 revêtues de brique hollandaise et très mal isolées, typiques des Pays-Bas : en face sud du prototype, une serre joue le rôle de tampon thermique. Le toit en verre qui s’étend jusqu’au pignon est recouvert de modules photovoltaïques. En face nord, le toit a été végétalisé et la façade isolée. La pièce en verre s’ouvre sur toute la largeur de la maison, agrandissant en été le jardin.

En hiver, les habitants profitent du soleil à l’abri des intempéries. SymbCity House, développée par Plateau Team (Espagne) pour répondre à la réhabilitation énergétique des anciens logements sociaux ibériques, s’inspire de la symbiose du monde naturel : une maison autosuffisante profite de l’ancien bâtiment par ajout d’un étage sur le toit, créant 3 espaces principaux : «living core», bloc technique et salle multifonctionnelle qui se transforme de cour extérieure à serre suivant les saisons. La maison se pare de menuiseries Kömmerling/profine, avec les systèmes Eurofutur Elegance, PremiDoor et PremiLine en gris anthracite. Pour le projet mexicain Casa, on remarque un double vitrage sur cadre PVC Kömmerling (U 1.476) : « Parmi tous les fournisseurs, nous sommes le gammiste le plus impliqué et présent sur l’événement », assurait Yann de Bénazé.

Reynaers soutenait un projet révolutionnaire : Live-Lib’, présenté par la Team Paris (ENSA Paris Malaquais, EDIEE et ESTP Paris, Les Compagnons du Devoir, Chimie Paristech ENSG et Université Paris Est). L’architecte du projet, Jean-Elie Tanguy, expliquait ce concept d’habitat durable partagé, mobile et efficient, conçu pour remédier à la densité du bâti et à la difficulté d’accéder à la propriété à Paris. Inspiré des concepts Velib et Autolib, il propose de connecter à une partie centrale en béton (le Hub, « support de vie partagée ») des capsules d’habitat mobiles dont chaque propriétaire peut demander le déplacement au fi l de sa vie professionnelle. Espaces et ressources techniques sont partagés (le Hub fournit électricité, chaleur, ventilation et gère déchets et eau) pour limiter les coûts (une capsule de 35 m2 revient à 20 000 e), dans un système géré par l’agglomération ou la région d’implantation des Hubs… Cela suppose une révision drastique des règles d’urbanisme et de propriété ! Reynaers fournissait les fenêtres et portes hautes performances thermiques CS 104 (PassivHaus, Minergie et Effinergie, Uw 0.8) et le système CW 60 Solar de façade et verrière photovoltaïque greffé sur le support béton : technologies CIGS et PMMA pour rendement optimal.

LVI, société de RiouGlass a fourni les 6 triples-vitrages et les 6 doubles-vitrages grand format haute technologie Rglass VISI, en vitrage isolant FE Ug 1,2, munis d’un store vénitien en alu prélaqué incorporé dans une lame d’air de 22 cm, orientable par commande tactile Touch grâce à un moteur interne alimenté en autonomie par des capteurs photovoltaïques.Les technologies Delta -centrale solaire photovoltaïque, système de stockage d’énergie Delta BESS à batteries Lithium-ion… avec suivi de consommation via capteurs et collecteurs de données – s’illustrent dans l’Orchid House/Taïwan, Prix Urbanisme, trans-port et accessibilité financière et 3e prix du public : contrôle de température, humidité, éclairage et alimentation en énergie pour cette extension d’habitat associant espaces de vie commune (loft doté d’un mur végétal) et espaces privés pour l’étude, réunis sous toit photovoltaïque. Récupération d’eau de pluie, mur Ouest régulateur thermique (fait de bouteilles d’eau en PET), mur d’eau intérieur et cœur végétalisé pour le rafraîchissement, peau intelligente en toiture avec ressorts à mémoire de forme fermant des moucharabiehs quand la température monte… Un prototype sophistiqué, étudié pour le climat taïwanais !

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