Conjoncture

Artisanat du bâtiment : hausse de l'activité au 1er trimestre 2016

#Quoi de neuf ? Publié le 21 avril 2016 par L'Echo de la Baie

La Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment annonce, via son enquête de conjoncture, les premiers signes de croissance de l’activité au premier trimestre 2016 après 15 trimestres de baisse consécutifs. L’année 2016 commence ainsi sous de meilleurs auspices que les quatre années précédentes, avec plusieurs indicateurs en positif, augurant d’une amélioration qui pourrait se poursuivre sur les prochains mois. Un redressement toutefois fragile qui doit continuer à être soutenu par des politiques d’accompagnement pérennes et simples, en faveur des ménages et des artisans.

Patrick Liébus, Président de la CAPEB :  » Après bientôt quatre années de recul, l’activité du secteur de l’artisanat du Bâtiment semble frémir enfin avec 1 % de croissance au premier trimestre 2016 ! Toutefois, même si de nombreux indicateurs sont passés au vert, rien n’est acquis. Dans ce contexte, certaines dispositions du projet Sapin II sont extrêmement dangereuses. Elles porteront un gros coup à nos métiers, dans un secteur qui continue de souffrir de nombreux cas de concurrence déloyale.  »

Début 2016 : après 15 trimestres de tempête, une première éclaircie dans l’artisanat du bâtiment !

Après trois années qui avaient débuté par une baisse de l’activité (-3 % en 2013, -1,5 % en 2014, -3 % en 2015) 2016 commence sous une météo plus clémente avec une croissance de l’activité globale de 1 % au premier trimestre.

Cette éclaircie se traduit par différents signaux de reprise, tels que celui de la construction neuve (+1,5 % en volume), la hausse du volume de mise en chantier (+2,5 % fin février) et des ventes de logement neuf (+8,1 % au 4eT2015 par rapport au 4eT2014), ainsi que la progression de l’activité en entretien-rénovation (+0,5 % au 1erT2016).

2016 : une année charnière vers une réelle embellie ?

Un premier trimestre porté par la construction neuve

L’activité en construction neuve renoue avec la croissance (+1,5 % contre -6 % au premier trimestre 2015), avec plus 351 200 logements neufs commencés en février 2016 (en cumul sur 12 mois), soit une hausse de 2,5 %, et l’augmentation significative du nombre de permis de construire déposés (+7,7 % sur 12 mois). Le neuf bénéficie du dynamisme du logement collectif (+7,1 % sur un an), à l’inverse des logements individuels purs ou groupés et des logements en résidence, en recul sur la même période.

Patrick Liébus, Président de la CAPEB, commente :  » Pour l’ensemble de mes collègues, je veux espérer qu’une tendance positive se consolidera dans les mois à venir avec la hausse à ce jour constatée de 7,7 % du nombre de permis de construire grâce à l’effet de la prolongation du dispositif Pinel et du renforcement du PTZ+. Deux mesures que nous saluons mais dont les effets ne nous permettent pas de revoir pour le moment à la hausse nos prévisions annuelles « .

Entretien-rénovation : une progression soutenue par la performance énergétique

Après une activité atone au 4eT2015, l’entretien-rénovation est en progression de + 0,5 % ce premier trimestre, portée par le dynamisme du marché de la performance énergétique.

Les campagnes de sensibilisation des ménages aux aides disponibles pour leurs projets de rénovation énergétiques semblent porter leurs fruits. Sous l’effet des mesures gouvernementales telles que le Crédit d’Impôt sur la Transition Énergétique (CITE) et l’ECO PTZ, les travaux d’Amélioration de la Performance Énergétique des Logements (APEL) enregistrent ainsi une augmentation de 1,5 % – et ce malgré la baisse du coût de l’énergie.

Les travaux d’amélioration des performances énergétiques du logement représentent 26 % de l’activité de l’entretien-rénovation de l’artisanat du Bâtiment. Ce marché porteur pour l’activité du secteur est soutenu par des aides et subventions dont la part dans le financement des travaux a augmenté de 10 points en un an (21 % en janvier 2016 contre 11 % en janvier 2015). Ces chiffres du premier trimestre 2016 tendent à démontrer l’efficacité des dispositifs d’incitations fiscales en vigueur.

Patrick Liébus, Président de la CAPEB, commente :  » Après 15 trimestres de baisse, la reprise globale de l’activité pour l’artisanat du Bâtiment est un signe encourageant pour l’ensemble du secteur ! Le gouvernement doit maintenir le cap et poursuivre ses efforts pour redonner confiance aux ménages, dont le taux d’épargne atteint aujourd’hui son plus haut niveau. L’augmentation des montants des crédits accordés à ces derniers pour l’achat d’un logement neuf témoigne d’une effervescence positive sur le marché de la construction. Il en va de même concernant la progression en volume des travaux d’APEL. Mais cela ne sera pas suffisant, car pour pouvoir bénéficier de cette dynamique de reprise, les chefs d’entreprise artisanale vont plus que jamais avoir besoin du soutien des banques et autres partenaires financiers !  »

L’activité par région : un regain inégal sur le territoire

 

L’activité en volume est très variable d’une région à l’autre : comprise entre -1,5 % et +3 %. Le Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon (+3 %) tire son épingle du jeu, suivi par le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et la Bretagne (+2 %). Le Centre, la Bourgogne Franche-Comté et l’Ile-de-France sont les seules régions à enregistrer une baisse de l’activité sur la période (avec -1,5 %, -1 % et -0,5 % respectivement).

Corps d’état : tous concernés par la reprise

L’ensemble des corps de métiers est concerné par la reprise, comprise entre 0,5 % et 1,5 %. Comme au trimestre précédent, les travaux de maçonnerie sont les mieux lotis, avec une progression de 1,5 %.

Allongement des carnets de commandes qui gagnent plus 10 jours par rapport à 2015

Les carnets de commande ont gagné 10 jours de plus par rapport à l’année dernière et représentent 76 jours de travail au premier trimestre 2016. Cette augmentation se fait ressentir dans les soldes d’opinions : positifs pour la première fois depuis 4 ans pour l’ensemble des entreprises artisanales que ce soit en construction neuve ou en entretien-amélioration !

Alors que les carnets de commande se remplissent, on note un recours plus important à la sous-traitance : 23 % des entreprises notent ainsi une progression, contre 6 % seulement d’entreprises qui notent une baisse de leur activité réalisée par ce biais.

Stabilité des besoins en trésorerie encore trop élevés

Bien que le solde d’opinion concernant l’évolution de la trésorerie soit supérieur à la moyenne de ces sept dernières années, celui-ci reste négatif au premier trimestre 2016. Ainsi, 45 % des entreprises continuent de déclarer un besoin de trésorerie qui est en moyenne égal à 20 000 €.

Les retards de paiement sont monnaie courante, pour 78 % des entreprises. Près d’une sur deux (42 %) constate une augmentation de ces retards. Pour résoudre leur problème de trésorerie, plus d’une entreprise sur deux (52 %) comptent d’abord… sur leurs propres moyens, en procédant à des relances.

Il est à noter que les besoins de trésorerie risquent, paradoxalement, d’augmenter si les perspectives d’amélioration de l’activité dans les mois à venir se confirment.


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